
Une nouvelle attaque de drones pakistanais a visé, vendredi 9 mai, pour le deuxième soir consécutif la région du Cachemir indien (nord-ouest), a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) une source du ministère de la défense indien.
Cette attaque a visé les villes de Jammu et Samba, dans la partie indienne de cette région contestée, ainsi que celle de Pathankot, dans l’Etat voisin du Penjab, a précisé cette source, ajoutant que la défense antiaérienne indienne avait riposté.
Le chef de l’exécutif de la région, Omar Obdallah, a, pour sa part, signalé sur son compte X des « détonations intermittentes » à Jammu, où il se trouve, précisant que la ville avait été plongée dans le noir. Des journalistes de l’AFP ont par ailleurs rapporté vendredi soir des tirs intenses d’artillerie autour du village indien de Poonch, le long de la frontière.
Le Pakistan et l’Inde se sont à nouveau renvoyé, vendredi, la responsabilité des combats qui les opposent depuis trois jours à leur frontière et ont tué une cinquantaine de civils des deux camps. « Nous n’irons pas à la désescalade » avec l’Inde, a déclaré le porte-parole de l’armée pakistanaise, le lieutenant général Ahmed Chaudhry, affirmant que son pays resterait « en état de guerre » tant que sa souveraineté et son peuple seront « menacés ».
« Avec ce qu’ils nous ont fait, il faut leur rendre des coups. Pour le moment, nous nous sommes protégés, mais ils auront une réponse au moment que nous choisirons », a encore déclaré le militaire à des journalistes, alors que la communauté internationale ne cesse d’appeler à la retenue le Pakistan et l’Inde, engagés dans leur confrontation la plus intense depuis des décennies.
L’Inde accuse le Pakistan de soutenir le groupe djihadiste qu’elle soupçonne d’avoir assassiné 26 civils le 22 avril dans la ville touristique de Pahalgam, ce qu’Islamabad dément fermement. Les tirs de missiles indiens ont été immédiatement suivis d’une riposte pakistanaise, entraînant les deux pays dans leur confrontation militaire la plus intense depuis plusieurs décennies.
Le premier ministre indien, Narendra Modi, a rencontré son conseiller à la sécurité nationale, son ministre de la défense et les chefs des forces armées, a déclaré son bureau.
L’Inde a fermé 24 aéroports et les médias locaux ont précisé que la suspension du trafic aérien perdurerait jusqu’à la semaine prochaine.
« Multiples attaques » le long de la frontière
Vendredi, l’Inde a rapporté des tirs pakistanais dans la nuit « tout le long de la frontière » et de « multiples attaques » de drones, repoussées selon elle. La lieutenante-colonelle indienne Vyomika Singh a assuré que le Pakistan avait « tenté des incursions de drones en 36 endroits avec environ 300 à 400 drones », tandis que l’armée pakistanaise dit avoir abattu « 77 drones » indiens. Des affirmations impossibles à vérifier de source indépendante, notamment parce que de nombreuses zones sont inaccessibles. La haut gradée indienne a encore évoqué « des pertes et des blessés » dans les deux camps, sans plus de précision.
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Plus tôt, le ministre des affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, avait dit qu’il n’était « pas dans l’intention » de son pays de « causer une nouvelle escalade ». Tout en promettant une « réponse très ferme » en cas de nouvelle attaque.
Si, des deux côtés de la frontière, dirigeants et haut gradés multiplient les menaces, les habitants, eux, enterrent leurs morts et disent se préparer au pire. Des dizaines de millions d’enfants sont privés d’école. Côté Inde, les écoles ont été fermées dans tout le Cachemire indien ainsi qu’au Penjab et au Rajasthan. Côté Pakistan, les écoles du Cachemire et du Pendjab pakistanais, ainsi que celles d’Islamabad, ne rouvriront pas avant lundi. Vingt-quatre aéroports du nord-ouest de l’Inde ont été fermés.
Jeudi soir, la partie indienne du Cachemire, dont les deux pays revendiquent l’entière souveraineté, a été secouée par de nombreuses explosions. New Delhi les a aussitôt attribuées à une série de frappes de drones et de missiles pakistanais visant des installations militaires. « Pas de pertes. La menace a été neutralisée », a affirmé le ministère de la défense indien.
Plus tôt dans la journée, c’est Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l’Inde, qui s’était réveillée au bruit des explosions. L’Inde a affirmé avoir « neutralisé » la défense aérienne qui y était déployée, en réponse à une attaque nocturne de « missiles et de drones pakistanais » qui visait des « cibles militaires ».
Après qu’un drone s’est abattu près du stade de cricket de Rawalpindi, Islamabad a annoncé relocaliser son championnat national aux Emirats arabes unis. New Delhi, de son côté, a suspendu, vendredi, sa très lucrative Première Ligue une semaine.