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Selon le ministère de l’intérieur, 121 000 personnes ont manifesté en France mercredi 1er mai, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs. La CGT a elle recensé plus de 210 000 manifestants.
A Paris, la Préfecture de police a comptabilisé 18 000 manifestants, tandis que les syndicats en ont recensé 50 000.
Des tensions ont eu lieu en tête du cortège de la manifestation. Peu après le départ, place de la République, un « important précortège » d’environ 4 500 personnes s’est constitué. Parmi elles, se trouvaient « 500 à 600 éléments très radicaux » issus « pour une grande partie d’entre eux de la mouvance de l’ultragauche », a déclaré le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, lors d’un point presse à l’issue du défilé. Boulevard Beaumarchais, plusieurs vitrines de commerces et des Abribus ont été dégradés et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. D’autres vitrines ont été taguées. Au moins une personne, vêtue de noir, a été blessée lors de cet épisode et a été évacuée par deux autres manifestants
Le calme est ensuite revenu et la manifestation a continué sa progression vers la place de la Nation. Mais de nouvelles tensions ont eu lieu après la place de la Bastille. Une camionnette a été partiellement incendiée, ainsi que des poubelles. D’autres Abribus ont été été dégradés. Des pierres et mortiers d’artifice ont été lancés sur les forces de l’ordre, qui ont à nouveau fait usage de gaz lacrymogène et sont intervenus dans le cortège. Des tensions ont encore eu lieu lors de la dispersion du cortège, arrivé vers 17 heures sur la place de la Nation. Un manifestant blessé a été pris en charge par les pompiers.
En fin d’après-midi, la Préfecture de police de Paris faisait état de quarante-cinq interpellations. Au total, treize policiers et gendarmes ont été blessés, dont sept après avoir été la cible d’une « bombe agricole », a ajouté la Préfecture de police. Tous ont été transportés à l’hôpital en « urgence relative ».
Entre 6 500 et 13 000 manifestants à Lyon
Des cortèges s’étaient précédemment élancés sur tout le territoire. La manifestation de Marseille a réuni environ 3 000 personnes, selon la police, derrière une banderole proclamant : « Mobilisés pour la paix et le progrès social ». A Rennes, la manifestation a attiré 1 400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu’à Nantes ils étaient entre 4 000 et 5 000, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.
Des violences ont éclaté dans le centre-ville de Nantes lors de la manifestation qui a réuni 3 500 personnes selon la préfecture avec des dégradations de commerces et des tirs de gaz lacrymogène. A Lyon, le défilé a réuni 13 000 manifestants selon les syndicats et 6 500 selon la préfecture. Vingt-deux personnes ont été interpellées à la fin du cortège, selon la préfecture.
Ils étaient aussi entre 4 000 (syndicats) et 1 850 (préfecture) à Bordeaux ou entre 3 000 et 8 000 à Toulouse. A Lille, le cortège a réuni entre 2 100 (préfecture) et 4 000 personnes (CGT) et à Strasbourg entre 900 et 3 000.
Glucksmann contraint de quitter le défilé à Saint-Etienne
A Saint-Etienne, la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann, a été empêchée de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. L’eurodéputé a dénoncé ces attaques qui sont, selon lui, « le résultat de mois de haine et de calomnies savamment orchestrées par les « insoumis » et d’autres ».
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Ces accusations ont été immédiatement rejetées par les « insoumis » qui ont affirmé ne pas avoir participé à l’éviction du candidat socialiste. D’autant que les Jeunes Communistes (JC) de Loire ont diffusé une photo sur X d’une banderole avec l’inscription « Glucksmann dégage » afin de revendiquer cette action.
« Raphaël Glucksmann, excusez-vous ! », a lancé Jean-Luc Mélenchon sur X. Le triple candidat à la présidentielle avait dans un premier temps « désapprouvé totalement l’expulsion de Raphaël Glucksmann », en regrettant que celle-ci « fourni[sse] une diversion médiatique contre le 1er-Mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour (…) accuser [La France insoumise] »
« Pas une désunion »
Côté syndicats, l’unité restait assez large mais, contrairement à 2023, où les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, il n’y a pas eu de mot d’ordre national interprofessionnel.
La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l’UNEF, la FAGE ou le MNL (Mouvement national lycéen), avaient lancé un appel commun notamment « contre l’austérité », pour l’emploi et les salaires ou encore la paix. Le premier syndicat français, la CFDT, avait de son côté appelé à « rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses ».
« On peut être unis et continuer de porter des revendications communes sans forcément être tous, toujours, tout le temps ensemble dans le carré de tête. Donc ce n’est pas une désunion, c’est une autre façon de porter nos revendications », a dit la numéro un de la CFDT, Marylise Léon, depuis Nancy.