Les Français ont beau s’inquiéter des conséquences du réchauffement climatique, plusieurs études d’opinion montrent que peu de ceux qui voyagent en avion sont prêts à y renoncer, mode de transport très émetteur de gaz à effet de serre (GES). Selon un sondage publié en mai 2023 par la chaire Pégase de l’école de commerce de Montpellier, 67 % des mille personnes interrogées déclarent ne pas avoir honte du tout de choisir l’avion – seuls 12 % disent le contraire. Des résultats analogues à un sondage Ipsos pour Le Journal du Dimanche, réalisé auprès d’un échantillon de 18-34 ans à la même période : l’avion est le deuxième mode de transport préféré des répondants (54 %), juste derrière la voiture individuelle (65 %).
Cela traduit une certaine réticence à renoncer à la mobilité exceptionnelle qu’offre le secteur aérien, en particulier pour les personnes les plus mobiles (jeunes, actifs sans enfant, foyers à haut niveau de revenus), même s’ils sont sensibilisés à la nécessité de réduire rapidement les émissions de GES. « Le voyage annuel en avion, je n’arrive pas à l’abandonner. Sans ça, je n’aurais pas le courage de tenir les autres résolutions, c’est ma récompense », déclarait une jeune voyageuse au Monde en 2019, dans un sujet consacré à la culpabilité des voyageurs « écolos » face à l’avion.
L’aviation civile est difficile à décarboner en raison de son addiction au kérosène mais aussi parce que les deux tiers de son impact sur le climat proviennent d’autres facteurs, dont la formation des traînées de condensation.
En attendant une régulation plus forte du secteur par les Etats, Le Monde propose un calculateur à destination de tous ceux qui souhaitent continuer de voyager en avion tout en se souciant de la façon dont ils peuvent changer certains aspects de leur mode de vie pour « contrebalancer » individuellement les émissions résultant de leurs voyages. Pour visualiser les efforts à faire (et surtout leur durée), il suffit de saisir une destination parmi la centaine proposée.
Edition du 8 décembre 2023 : nous avons remplacé les données de « passage à de l’électricité renouvelable » par « ne plus utiliser que les transports en commun », car dans le cas français, les émissions de CO2-eq liées à l’électricité sont déjà faibles.