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sa dépouille, réclamée par ses proches, n’est pas à la morgue indiquée par les autorités russes

by Marko Florentino
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« Des tueurs » qui « cherchent à couvrir leurs traces » : les proches d’Alexeï Navalny ont clairement accusé, samedi 17 février, les autorités russes de l’avoir tué, alors que sa famille n’a toujours pas pu voir son corps. L’équipe de l’opposant russe avait demandé que sa dépouille soit remise « immédiatement » à la mère de M. Navalny, qui avait été formellement informée de la mort de son fils. Mais, renvoyés par les autorités vers la morgue de la ville arctique de Salekhard, où se trouve la prison où l’opposant était détenu, ses proches n’y ont pas retrouvé son corps.

« Il est évident que les tueurs veulent couvrir leurs traces. C’est pourquoi ils ne remettent pas le corps d’Alexeï et le cachent même à sa mère », a écrit l’équipe de M. Navalny sur Telegram.

Sa porte-parole, Kira Yarmysh, a annoncé que la mère de l’opposant, Lioudmila Navalnaïa, s’était rendue samedi dans la colonie pénitentiaire IK-3 dans la région arctique de Yamal et qu’un « document officiel » lui avait été remis confirmant le décès. Ce dernier précise que « la mort est intervenue le 16 février à 14 h 17 locales [12 h 17 à Paris] ».

« L’avocat d’Alexeï et sa mère sont arrivés à la morgue de Salekhard. Elle était fermée, alors que la colonie [pénitentiaire] avait assuré qu’elle était ouverte et que le corps de Navalny s’y trouvait. L’avocat a appelé le numéro de téléphone indiqué sur la porte. On lui a dit qu’il était le septième à appeler aujourd’hui et que le corps d’Alexeï n’était pas à la morgue », a rapporté sur X, la porte-parole.

« Il est évident qu’ils mentent »

L’avocat, qui est allé voir les enquêteurs, « a été informé que “la cause du décès d’Alexeï n’a pas été déterminée, qu’un nouvel examen histologique a été effectué” », a relaté Mme Yarmysh. Il a été dit à l’avocat « que les résultats devraient être connus la semaine prochaine ».

« Un employé de la colonie [pénitentiaire] a déclaré que le corps d’Alexeï Navalny se trouvait à Salekhard », une ville de la région de l’Arctique russe où se situait sa prison, et avait été emporté par des « enquêteurs » pour « effectuer des “recherches” », a également dit Mme Yarmysh. « Nous demandons que le corps d’Alexeï Navalny soit immédiatement remis à sa famille », a-t-elle ajouté.

« Il est évident qu’ils mentent et font tout leur possible pour ne pas avoir à remettre le corps, a accusé la porte-parole. Ils ne veulent pas que la méthode qu’ils ont utilisée pour tuer Alexeï soit révélée au grand jour. » Les autorités carcérales russes avaient annoncé vendredi, par un communiqué lapidaire, que le célèbre militant, emprisonné depuis trois ans, était mort dans la colonie pénitentiaire où il purgeait une peine de dix-neuf ans de détention.

L’homme de 47 ans, à la santé fragilisée par un empoisonnement et son emprisonnement, se serait « senti mal après une promenade » et aurait « perdu connaissance », ont-elles expliqué. Elles ont assuré que tout avait été fait pour le réanimer et que les causes du décès étaient « en train d’être établies ».

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Aucun détail n’a filtré depuis, et Vladimir Poutine n’a pas dit un mot sur la disparition de son principal opposant. Ce décès intervient à un mois de la présidentielle des 15-17 mars qui doit voir le maître du Kremlin reconduit, en l’absence de toute opposition.

Rassemblements à Moscou

Un homme interpellé par la police près du monument à la mémoire des victimes des répressions politiques soviétiques, à Moscou, le 17 février 2024.

Malgré la mise en garde des autorités contre toute manifestation non autorisée, des rassemblements ont été organisés en mémoire d’Alexeï Navalny, à Moscou, au lendemain de sa mort. Durant la mobilisation, une quinzaine de personnes ont été arrêtées à la mi-journée par la police russe, a rapporté le média indépendant russe Sota.

Selon des vidéos diffusées sur le compte Telegram de ce média, les policiers, masqués, ont interpellé sans ménagement « plus de quinze personnes » venues déposer des fleurs sur un monument à la mémoire de victimes des répressions politiques soviétiques dans le centre de la capitale russe. Peu après, des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ont été témoin d’une nouvelle arrestation.

La place où se trouve le monument était encerclée par les forces de l’ordre afin d’empêcher les badauds d’approcher. Des fleurs ont été déposées dans la neige sur un trottoir des alentours.

Jusqu’à quinze jours de détention pour les manifestants

Plus tôt, un journaliste de l’AFP avait vu des dizaines de Moscovites déposer des fleurs, dans le calme et le silence, au pied de l’ouvrage, appelé « le mur de deuil » près de l’avenue Sakharov, traditionnel lieu de rassemblements de l’opposition et artère portant le nom du célèbre dissident soviétique. « N’abandonnez pas ! », « Nous n’oublierons jamais, nous ne nous rendrons jamais, la Russie sera libre », pouvait-on lire sur les feuilles de papiers essaimées parmi les fleurs. Des dizaines de policiers ont été déployés, ainsi que des fourgons cellulaires.

Vendredi soir, des centaines de Russes étaient déjà venus déposer des fleurs devant un autre monument consacré aux victimes du Goulag, la pierre de Solovki, sur la place de Loubianka, près du siège du service fédéral de sécurité russe (FSB).

Les gens y affluaient même dans la nuit, alors qu’au moins deux minibus policiers étaient déployés sur place. En deux jours, la police a procédé à 401 interpellations lors de ces événements, selon l’ONG spécialisée OVD-Info. Les tribunaux ont commencé à prononcer les premières peines, qui vont jusqu’à quinze jours de détention, selon des organisations de défense des droits humains.

Le Monde avec AFP





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