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Le bilan humain de l’ouragan Hélène continue de s’alourdir dans le sud-est des Etats-Unis. « Il y a 600 personnes dont nous n’avons pas de nouvelles », a déclaré Liz Sherwood-Randall, conseillère à la sécurité intérieure du président américain, en précisant qu’il s’agissait d’une estimation haute. Elle a dit espérer que certaines de ces personnes soient « en vie », alors que le bilan de décès officiellement confirmés s’établit pour l’heure à au moins 118.
« Il s’agit de l’une des pires tempêtes de l’histoire moderne pour certaines parties de l’ouest de la Caroline du Nord », avait déclaré vendredi, Roy Cooper, le gouverneur de la Caroline du Nord qui, avec quarante-neuf personnes tuées, est l’Etat du pays le plus durement touché par les intempéries. A lui seul, le comté de Buncombe, où se situe Asheville dont des quartiers entiers ont été rayés de la carte, compte quarante victimes.
Au moins vingt-cinq personnes ont par ailleurs péri en Caroline du Sud, vingt-cinq en Géorgie, quatorze en Floride, quatre dans le Tennessee et une en Virginie, selon différentes autorités locales.
L’ouragan Hélène, de catégorie 4 sur une échelle de 5, avait touché terre dans le nord-ouest de la Floride jeudi soir, avec des vents mesurés à 225 kilomètres/heure. Hélène a ensuite progressé vers le nord en perdant en intensité, tout en laissant un paysage de désolation dans son sillage. De vastes zones ont été détruites par des glissements de terrain et d’intenses crues. L’étendue des dégâts reste difficile à établir, plusieurs zones restant inaccessibles et dépourvues de réseau téléphonique et d’électricité.
Passe d’armes entre Joe Biden et Donald Trump
« Je vais aller en Caroline du Nord mercredi », a déclaré, lundi, le président démocrate, Joe Biden, à des journalistes depuis le bureau Ovale, après avoir eu une réunion sur les opérations de sauvetage en cours.
Donald Trump s’est, lui, rendu lundi à Valdosta, une commune sinistrée de Géorgie. Le candidat républicain à la présidentielle de novembre s’est engagé à « apporter beaucoup de matériel de secours, notamment du carburant, des équipements et de l’eau » à ceux dans le besoin.
« L’Etat fédéral n’est pas réactif », a fustigé sur place l’ancien président, après avoir accusé plus tôt le gouvernement et les autorités démocrates de Caroline du Nord de « ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines ».
« Il ment », a rétorqué un Joe Biden virulent. « Ce qui me met en colère [c’est qu’il] sous-entend que nous ne faisons pas tout ce qui est possible. (…) C’est faux et c’est irresponsable ».
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Coiffé de sa casquette rouge habituelle, Donald Trump s’en est aussi directement pris à sa rivale démocrate, Kamala Harris, lui reprochant d’être « en déplacement, à faire campagne » avant d’affirmer lui-même que ce n’était pas le moment « de parler politique ». La vice-présidente a pourtant annulé des événements de campagne pour tenir lundi une réunion sur la catastrophe et a annoncé qu’elle se rendrait sur place prochainement.
Le président sortant Joe Biden a lui balayé les critiques des républicains sur sa gestion de la crise. « J’ai passé au moins deux heures au téléphone hier, de même que la veille », a-t-il rétorqué, assurant que les autorités fédérales seraient « là aussi longtemps que nécessaire ».
Des zones inaccessibles
Dans les Etats sinistrés, les secouristes continuent de s’affairer pour tenter de retrouver des survivants et apporter des vivres aux habitants frappés par la catastrophe, parfois coupés du monde. Les équipes s’activent pour rétablir le courant et faire face aux conséquences des inondations massives qui ont détruit maisons, routes et commerces. Mais leurs efforts sont entravés par un terrain accidenté et des voies d’accès barrées. En Caroline du Sud, deux pompiers sont décédés.
« Les infrastructures ont subi d’importants dégâts au niveau des réseaux d’eau, des communications, des routes, des voies de transport, et plusieurs maisons ont été détruites », a résumé dimanche, sur CBS, Deanne Criswell, de l’Agence fédérale de gestion des situations d’urgence (AFU).
En Caroline du Nord, certaines zones demeurent inaccessibles et doivent être desservies par hélicoptère, a précisé le gouverneur. Quatre axes nationaux restent par ailleurs coupés entre la Caroline du Nord et le Tennessee en raison de dégâts sur de « nombreux » ponts, a expliqué Kristin White, du département des transports.
Lundi après-midi, plus de 1,7 million de foyers et commerces étaient encore privés d’électricité, d’après le site poweroutage.us. Des milliers de personnes sont prises en charge par la Croix-Rouge, selon cette organisation.
Alerte inondation
A l’approche de l’ouragan, qui depuis a été rétrogradé, l’Alabama, la Floride, la Géorgie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et le Tennessee avaient déclaré l’état d’urgence fédéral, et plus de 800 membres de l’Agence fédérale de gestion des catastrophes ont été déployés.
Une alerte inondation reste en vigueur dans certains secteurs de l’ouest de la Caroline du Nord en raison du risque de rupture de barrages, selon le directeur de l’agence météorologique nationale (National Weather Service, NWS), Ken Graham.
Le danger qui planait sur celui de la Nolichucky, dans le Tennessee, a été écarté samedi par les autorités locales, après des inondations d’un niveau record. La population de l’aval a été autorisée à rentrer chez elle. A Erwin, dans le même Etat, plus de 50 patients et employés réfugiés sur le toit d’un hôpital ont dû être évacués par hélicoptère.
Après s’être formé dans le golfe du Mexique, Hélène s’est déplacé au-dessus d’eaux particulièrement chaudes. « Il est probable que ces eaux très chaudes aient joué un rôle dans l’intensification rapide d’Hélène », a souligné la climatologue Andra Garner, pour l’AFP.
Pour Joe Biden, il n’y a « aucun doute » que ces ravages sont dus au changement climatique qui, en réchauffant les eaux des mers, rend, selon les scientifiques, plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants.