Home » De nouveaux incidents maritimes entre Taïwan et la Chine renforcent la stratégie de la tension menée par Pékin

De nouveaux incidents maritimes entre Taïwan et la Chine renforcent la stratégie de la tension menée par Pékin

by Marko Florentino
0 comments


Dans le port de Kinmen (Taïwan), le 21 février 2024.

Eviter l’escalade : mardi 20 février, le ministre taïwanais de la défense, Chiu Kuo-cheng, a appelé au calme en affirmant que « pour éviter une guerre, l’armée ne s’impliquerait pas » dans l’accident du 15 février, au cours duquel deux pêcheurs chinois sont morts noyés. Leur hors-bord, qui avait fait une incursion dans les eaux taïwanaises entourant l’archipel de Kinmen, a chaviré en tentant d’échapper aux gardes-côtes taïwanais. « Si nous intervenons, le conflit s’aggravera, ce que nous ne souhaitons pas. Réglons la question de manière pacifique », a ajouté l’ancien général. Deux autres pêcheurs de la même embarcation qui ont survécu ont été « pris en charge et seront rapatriés dès que l’affaire aura progressé », selon Kuan Bi-ling, la ministre taïwanaise des affaires maritimes.

Le petit archipel taïwanais de Kinmen, composé de deux îles principales, peuplées de 140 000 habitants, et de quelques îlots fortifiés interdits au public, est situé à quelques kilomètres seulement de la côte chinoise. C’est là qu’eut lieu, en 1958, la dernière bataille entre les forces communistes de Mao Zedong et les forces nationalistes chinoises de Tchang Kaï-chek, qui s’étaient réfugiées à Taïwan après leur défaite en Chine tout en parvenant à garder le contrôle militaire sur quelques petits ensembles d’îles, dont trois très proches de la côte chinoise (Kinmen, Matsu et les Wuqiu). Ces « Anglo-Normandes taïwanaises » entretiennent aujourd’hui des échanges humains, touristiques et commerciaux intenses avec la Chine. De Kinmen, on voit la grande ville portuaire chinoise de Xiamen.

Jusqu’à présent, les deux parties respectaient tacitement une délimitation précise des eaux, selon une carte établie au début des années 1990 qui indique une zone « restreinte » et une zone « interdite » autour de l’archipel de Kinmen, définies par 27 points GPS.

« Un grignotage de plus »

Mais samedi, le bureau chinois des affaires taïwanaises, qui avait déjà condamné fermement Taipei pour les morts accidentelles survenues quelques jours plus tôt, a semblé remettre en cause cette carte qui assure, de fait, la cohabitation pacifique des deux parties dans cette zone fragile. « Les pêcheurs des deux côtés du détroit de Taïwan opèrent dans les zones de pêche traditionnelles de la zone maritime Xiamen-Kinmen depuis l’Antiquité, et il n’existe pas d’eaux interdites ou restreintes », ont précisé les autorités chinoises.

« C’est un grignotage de plus, estime le professeur Jean-Pierre Cabestan, sinologue spécialiste de Taïwan et chercheur à l’Asia Centre. Rien de tout cela n’est improvisé, mais il est inquiétant que la Chine utilise cet accident pour renier l’existence des délimitations respectées jusqu’à présent. Car ces incursions [de bateaux chinois dans les eaux taïwanaises] se sont multipliées ces dernières années. De nombreux bateaux de pêche chinois sont des “faux nez” pour la milice maritime chinoise qui cherche à pousser la partie taïwanaise à la faute… »

Il vous reste 43.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

You may also like

Leave a Comment

NEWS CONEXION puts at your disposal the widest variety of global information with the main media and international information networks that publish all universal events: news, scientific, financial, technological, sports, academic, cultural, artistic, radio TV. In addition, civic citizen journalism, connections for social inclusion, international tourism, agriculture; and beyond what your imagination wants to know

RESIENT

FEATURED

                                                                                                                                                                        2024 Copyright All Right Reserved.  @markoflorentino