Donald Trump a été reçu mercredi 13 novembre par Joe Biden, qui s’était engagé la semaine du 4 au 10 novembre à assurer un transfert de pouvoir « pacifique et ordonné » avec celui qu’il a qualifié à de nombreuses reprises de danger pour la démocratie américaine.
Le républicain, qui a opéré un come-back extraordinaire en remportant la présidentielle du 5 novembre, a atterri à Washington un peu avant 9 h 30 heure locale (15 h 30, heure de Paris). Le président élu s’est d’abord rendu devant des républicains, auprès desquels il a évoqué l’hypothèse de se représenter à la Maison Blanche, ce qui est interdit par la Constitution américaine. « Je pense que je ne me représenterai pas, à moins que vous ne vous disiez “il est bon, nous devons envisager autre chose” », a-t-il déclaré devant une foule, qui a ri.
Donald Trump a ensuite été reçu par Joe Biden dans le bureau Ovale, que le tribun de 78 ans occupera pour la seconde fois, après sa prestation de serment le 20 janvier. Après une poignée de main entre les deux hommes politiques, Donald Trump a assuré que la transition sera « la plus fluide possible ». « La politique, c’est dur, et souvent ce n’est pas un monde très agréable. Mais c’est un monde agréable aujourd’hui et je suis reconnaissant », a dit le 45e et bientôt 47e président américain.
Lors de cet échange, « très cordial », entre Joe Biden et son successeur Donald Trump, le président démocrate sortant « a souligné que, selon lui, le soutien continu des Etats-Unis à l’Ukraine [était] dans l’intérêt de notre sécurité nationale », selon son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse.
L’Agence France-Presse rapporte que selon une porte-parole de la Maison Blanche, la réunion a été « très courtoise » ainsi qu’« incroyablement substantielle ». Le président élu des Etats-Unis avait préparé une « liste de questions détaillées » pour le président sortant, a-t-elle dit.
« Nous ferons tout ce qui est possible pour être sûrs que vous ayez tout ce dont vous avez besoin », a dit le président sortant, qui ces dernières années a très souvent qualifié Donald Trump de danger pour la démocratie américaine, et qui s’était d’ailleurs présenté pour tenter de lui barrer la route, avant de devoir céder la place en juillet à Kamala Harris.
Il a présenté ses « félicitations » au président élu et lui a souhaité un « bon retour » dans le plus célèbre bureau du monde, que Donald Trump a occupé de 2017 à 2021.
Une bonne partie du bilan de Joe Biden pourrait être réduite à néant
M. Trump, pour qui cette rencontre a un fort goût de revanche, avait claqué la porte de la Maison Blanche le 20 janvier 2021, quelques heures avant que Joe Biden n’y fasse son entrée, sans même assister à la cérémonie d’investiture de son grand rival. Le républicain n’avait pas non plus organisé cette visite de courtoisie entre président sortant et président élu, une rupture parmi d’autres de l’imprévisible septuagénaire avec les usages en vigueur à Washington depuis des décennies.
Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application
Joe Biden sait qu’une bonne partie de son bilan pourrait être réduite à néant par l’équipe que son rival est en train de façonner, à coups de nominations plus radicales les unes que les autres.
Parmi les dernières annoncées par le président élu : l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à la tête d’une nouvelle « commission à l’efficacité gouvernementale », conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy. Ce dernier a d’ores et déjà promis, sur X, que le duo ne « ferait pas dans la dentelle ».
Si les trois richissimes hommes d’affaires s’entendent durablement, ils pourraient procéder à des coupes draconiennes dans le budget fédéral de la première puissance mondiale et déréguler à tour de bras.
Pour son retour à Washington, Donald Trump jouira selon toute vraisemblance des pleins pouvoirs : son parti a remporté la majorité au Sénat et devrait conserver le contrôle de la Chambre des représentants, selon un décompte toujours en cours. Avec une Cour suprême fermement ancrée à droite, Donald Trump aura les coudées franches.