Donald Trump s’est fâché tout rouge. Et après une douzaine de jours de son caprice sur les droits de douane, comme des parents exténués face à leur insupportable rejeton, le reste du monde constate les dégâts et les jouets cassés : des Bourses qui ont frôlé la syncope, le marché de la dette américaine – normalement la valeur refuge par excellence – qui a connu de sévères dysfonctionnements, et une économie mondiale qui risque de subir un sévère coup de frein.
Surtout, on l’oublie trop souvent, le spectaculaire demi-tour de Donald Trump, qui a repoussé de quatre-vingt-dix jours l’entrée en vigueur des droits de douane « réciproques », n’est que partiel. En l’état actuel des choses, une taxe de 10 % sur toutes les importations aux Etats-Unis est imposée, soit un quadruplement par rapport au niveau de janvier. L’automobile, l’acier et l’aluminium, ainsi que le Mexique et le Canada restent imposés à 25 % (avec de larges exceptions pour ces deux pays).
Enfin, Pékin et Washington, les deux premières puissances économiques mondiales, ont entamé une guerre commerciale dans une surenchère tarifaire (145 % côté américain, à l’exception des biens électroniques). « Cela reste les droits de douane les plus élevés depuis les années 1930 », rappellent les analystes de la société canadienne de recherche en investissement BCA Research, dans une note du 10 avril.
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