
Interrogé sur le souhait formulé par Donald Trump, dans ses déclarations des 30 mars et 9 avril, de mettre la main sur le nucléaire ukrainien, comme contrepartie, parmi d’autres, de la protection américaine, Dmytro Orlov, le maire d’Enerhodar, exilé à Zaporijia, pèse ses mots. Sa commune, occupée, depuis mars 2022, par les Russes, héberge les six réacteurs de la plus grande centrale d’Europe. « Il faut faire attention à ce qu’on dit, le sujet est sensible, souligne-t-il. Si c’est pour des garanties de sécurité et récupérer l’usine volée par Moscou, alors oui. Mais, si cela se fait contre l’Ukraine, c’est non. »
L’affaire est délicate. Outre le risque d’accident permanent, le nucléaire ukrainien est au cœur des négociations en cours entre Américains et Russes sur l’avenir de la guerre en Ukraine. Le pays est pris en tenailles. Pour prix de leur soutien à Kiev, les Etats-Unis utilisent l’invasion russe comme moyen de pression pour s’approprier ses ressources naturelles comme ses centrales. La Russie, elle, compte garder celle de Zaporijia pour alimenter en électricité les territoires ukrainiens qu’elle a annexés dans cette région. Privée des six réacteurs de Zaporijia qui fournissaient 20 % de son électricité, l’Ukraine ne peut compter, aujourd’hui, que sur 8 à 9 gigawatts pour fonctionner, contre 20 gigawatts avant-guerre.
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