Ce devait être la maison du bonheur. Une villa alliant les embruns et la culture, la plage et l’histoire, au cœur du « Petit Nice de la Manche », le surnom de Saint-Jean-le-Thomas. Cette bâtisse en pierre dans la partie nord de la baie du Mont-Saint-Michel, achetée en 2010, est aussi pour Françoise et Alain Maille le lieu des retrouvailles avec leur fille, Caroline Bertholier, et leurs petits-enfants. Mais dès 2015, une ombre s’invite avec les premières inondations.
D’abord, juste le fond du jardin. Puis, quelques années plus tard, une moitié du terrain disparaît sous l’eau de l’automne au milieu du printemps, avant que n’apparaissent sur les murs du rez-de-chaussée les premiers stigmates de ces épisodes humides. A peine refaites, les peintures cloquent, les plâtres se fissurent. Exaspéré par les mauvaises surprises à chaque ouverture des lieux, Alain Maille rêve de revendre ; son épouse et leur fille s’y refusent encore.
Construite sur un marais qui court sur cinq kilomètres, du nord au sud de la commune de 450 habitants, la maison est en zone inondable. « A notre arrivée, nous n’étions pas en zone rouge. On nous avait juste prévenus que nous aurions parfois un peu d’eau au fond du jardin ; rien de plus. Or, au fil des ans, et de la dégradation de l’entretien des rives du ruisseau, les inondations se sont multipliées », déplore Françoise Maille.
Il vous reste 89.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.