
Dans un coin de la cafétéria du Parlement européen, à Strasbourg, le conseiller de Marine Le Pen, Philippe Olivier, déroule sa thèse d’une Union européenne impériale, autoritaire et destructrice, à la fois sûr de la force de son logiciel nationaliste et réticent à mettre le doigt dans l’engrenage législatif : « Je ne me fais pas d’illusion, on n’a pas beaucoup d’influence sur les textes. Mais je crois à notre impact dans l’opinion : on aiguillonne, on est la mauvaise conscience des européistes. On n’est pas dans les combines, on n’essaie pas de se faire bien voir… »
A quelques mètres de lui, son collègue Fabrice Leggeri, l’homme de réseau du Rassemblement national (RN) au Parlement européen, négocie avec le président de la puissante commission des affaires intérieures, l’Espagnol Javier Zarzalejos. Ensemble, l’ex-directeur de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), bon connaisseur de la technostructure européenne, et l’élu du Parti populaire (droite) ont déjà joué quelques mauvais coups à la majorité pro-européenne de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, depuis la poussée électorale de l’extrême droite, lors du scrutin européen du 9 juin 2024.
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