
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, jeudi 26 juin, avoir effectué la veille sa première livraison de fournitures médicales dans l’enclave depuis le début du blocus israélien le 2 mars : « Neuf camions transportant des fournitures médicales essentielles, 2 000 unités de sang et 1 500 unités de plasma », a détaillé le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.
« Les fournitures seront distribuées aux hôpitaux prioritaires dans les prochains jours. Le sang et le plasma ont été livrés à l’entrepôt frigorifique du complexe médical Nasser en vue d’être distribués aux hôpitaux confrontés à de graves pénuries », a expliqué M. Tedros. Selon lui, les fournitures médicales ont été transportées depuis le point de passage de Kerem Shalom, situé entre Israël et le sud de Gaza, « sans aucun pillage, malgré les conditions à haut risque le long de la route ».
Mais « ces fournitures médicales ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan. Une aide à grande échelle est essentielle pour sauver des vies », a-t-il alerté. L’OMS appelle à nouveau « à l’acheminement immédiat, sans entrave et durable de l’aide sanitaire à Gaza par toutes les voies possibles ». Quatre camions de l’OMS sont toujours au point de passage de Kerem Shalom et d’autres sont en route pour Gaza.
La défense civile de la bande de Gaza a de son côté annoncé que 66 personnes, dont sept qui attendaient de recevoir de l’aide, ont été tuées jeudi par des tirs israéliens, dans différents secteurs du territoire palestinien. Le porte-parole de cette organisation de premier secours, Mahmoud Bassal, a révisé à la hausse un premier bilan de 35 morts en faisant état de 17 nouvelles victimes après une frappe israélienne sur des civils rassemblés dans la ville de Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza. La défense civile palestinienne a ensuite fait savoir que sept Palestiniens, dont un enfant, avaient été tués dans des frappes israéliennes sur des véhicules près de Khan Younès (Sud) et dans le camp de réfugiés de Nousseirat (Centre).
Pedro Sanchez dénonce une « situation catastrophique de génocide »

Alors qu’Israël vient de conclure une guerre de douze jours avec l’Iran par un cessez-le-feu, les appels se multiplient à l’étranger et en Israël pour une trêve sur le front de Gaza, qui s’éternise. En marge d’une réunion du Conseil européen, à Bruxelles, où est présenté un rapport sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a dénoncé jeudi une « situation catastrophique de génocide » dans la bande de Gaza et a appelé à une suspension immédiate de l’accord d’association de l’Union européenne (UE) avec Israël.
L’ambassade d’Israël a réagi à ces déclarations par un communiqué en espagnol, publié sur le réseau social X, décrivant la position de M. Sanchez comme « moralement indéfendable ».
« La position adoptée par le gouvernement espagnol place l’Espagne aux marges les plus extrêmes – et de plus en plus isolées – de la position européenne sur le Moyen-Orient. Et elle la place, malheureusement, du mauvais côté de l’histoire », peut-on lire dans le texte.
En réaction, le gouvernement espagnol a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël « pour sa déclaration inacceptable sur le gouvernement espagnol », ont indiqué des sources ministérielles espagnoles à l’Agence France-Presse (AFP)
Plus de 56 077 morts dans la bande de Gaza
Le chef du gouvernement espagnol a réclamé, une nouvelle fois, « un accès immédiat et urgent à l’aide humanitaire » dans le territoire palestinien, piloté par les Nations unies. Dans ce contexte, « l’Europe doit suspendre son accord d’association avec Israël, et elle doit le faire immédiatement », a déclaré le dirigeant socialiste.
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L’accès à l’aide humanitaire doit être « piloté et coordonné par une autorité indépendante, en l’occurrence les Nations unies », a ensuite insisté M. Sanchez, disant vouloir continuer « à avancer » sur une « solution à deux Etats, car il n’y a pas d’autre solution ». M. Sanchez, qui a officiellement reconnu l’Etat de Palestine en mai 2024, conjointement avec l’Irlande et la Norvège, a fait du soutien sans faille à la cause palestinienne l’un des principaux axes de sa politique étrangère depuis dix-huit mois.
Un rapport de la Commission européenne, présenté en début de semaine aux ministres des affaires étrangères européens, estime qu’Israël a « violé l’article 2 » de son accord avec l’Union européenne en matière de respect des droits humains. Il mentionne notamment le blocus de l’aide humanitaire, le nombre élevé de victimes civiles à Gaza, les attaques contre les journalistes, les déplacements massifs et les destructions causées par la guerre parmi les possibles violations des droits humains.
La guerre menée par Israël dans la bande de Gaza depuis le 7-Octobre a fait plus de 56 077 morts palestiniens, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés, la guerre a provoqué un désastre humanitaire dans l’enclave – l’ONU alerte sur le risque de famine. Des Palestiniens sont tués quasi quotidiennement en allant chercher l’aide humanitaire sur des lieux de distribution, selon la défense civile locale.