Abed, 76 ans, Palestinien : « Ce n’est pas un gouvernement, c’est une mafia »
Abed habite Cheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem-Est. Sa famille réside dans la Ville sainte depuis seize générations. Il possède une collection d’objets d’artisanat palestinien et bédouin.
« Tout a changé. Ici, c’est musulman et juif. Mes amis juifs de ma génération ne sont pas d’accord avec ce qui se passe. Ce n’est pas un gouvernement, c’est une mafia. Ce ne sont pas des êtres humains. Ils tuent les enfants et les femmes qui sont sous occupation. C’en est trop. Le soir, quand je regarde Al-Jazira avec ma femme, je n’ai plus d’appétit. Je fume des cigarettes et je bois du café. J’ai une collection très ancienne et variée d’artisanat palestinien et bédouin. Le tourisme s’est arrêté, je ne vends plus rien. »
Malel, 80 ans, Israélienne : « On prie pour que les soldats et les otages reviennent »
Malel est née et vit à Jérusalem-Ouest.
« Ça a été très dur. Les soldats morts, tombés. Et puis il y a les otages, la guerre. C’est très triste. On prie pour que les soldats reviennent vivants, et les otages aussi. J’ai deux petits-enfants dans l’armée. Un au nord, dans le Golan, et un à Gaza. Ce n’est pas facile. Ils ont 25 et 22 ans. »
Mahmood, 76 ans, Palestinien : « L’objectif, c’est de mettre les Palestiniens dehors »
Mahmoud est un Palestinien de Jérusalem. Il est professeur d’anglais à la retraite.
« Tout a changé. Et tout est encore plus difficile. Israël ne cherche pas la paix. Le monde entier le voit. Le but n’est pas d’en finir avec le Hamas ; l’objectif, c’est de mettre les Palestiniens dehors. Il n’y a pas que Gaza. Ils détruisent tout : Hébron, Tulkarem, Naplouse, Jénine… »
X, Israélien : « La première fois que je ne me sens pas en sécurité »
X vit en Israël depuis 1973. Sorti d’un parking au volant de sa voiture, il n’a pas pris le temps de dire son nom, répondant simplement : « C’est la première fois de ma vie que je ne me sens pas en sécurité en Israël. »
Raghad, 21 ans, Palestinienne : « Maintenant, c’est visible »
Raghad, 21 ans, habite Cheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem-Est. Elle est serveuse dans une pâtisserie de la Vieille Ville.
« Depuis 1948 [date de la création d’Israël et de l’exode forcé de 700 000 Palestiniens], rien n’a changé. La différence, c’est que, maintenant, c’est visible. Je suivais des études d’infirmière en Turquie, mais, le 19 novembre [2023], je suis revenue ici. Avec tous les gens tués à Gaza, je me suis sentie coupable. Ce sont les miens. La résistance, c’est aussi ici, à Jérusalem. »
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