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En dépit des craintes et des appels à la retenue de la communauté internationale, Israël se préparait toujours, samedi 27 avril, à lancer une offensive terrestre à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s’entassent un million et demi de Palestiniens, pour beaucoup dans des camps de tentes, sans eau ni électricité.
Des responsables d’hôpitaux à Rafah ont déclaré que des bombardements avaient fait plus d’une dizaine de morts dans la nuit de vendredi 26 à samedi 27 avril.
Ailleurs dans la ville, des personnes ont fouillé les décombres des maisons qui, selon un jeune témoin sur place, ont été « bombardées sans avertissement ». Samedi, l’armée israélienne a déclaré que ses avions avaient frappé plus de vingt-cinq cibles au cours de la journée précédente dans l’enclave.
En vingt-quatre heures, au moins 32 morts de plus ont été recensées, selon un communiqué du ministère de la santé du Hamas, qui fait état de plus de 34 388 Palestiniens tués dans la bande de Gaza en plus de deux cents jours de guerre. Côté israélien, le conflit déclenché le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir de données officielles israéliennes.
Une contre-proposition israélienne étudiée par le Hamas en vue d’une trêve
Le Hamas a annoncé, samedi, « étudier » une contre-proposition israélienne en vue d’une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d’otages, au lendemain de l’arrivée en Israël d’une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l’impasse.
« Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril », a déclaré le numéro deux de la branche politique du groupe palestinien pour Gaza, Khalil Al-Hayya. « Le mouvement étudiera cette proposition et soumettra sa réponse une fois son étude terminée », a-t-il ajouté dans un communiqué publié le même jour.
Le Hamas avait précédemment insisté sur un cessez-le-feu permanent, une hypothèse rejetée par Israël, qui insiste plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats. Les détails de la contre-proposition de l’Etat hébreu n’ont pas filtré mais la presse israélienne a évoqué plus tôt cette semaine la libération possible, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des « cas humanitaires ».
Le Hamas publie une vidéo montrant deux otages israéliens enlevés le 7 octobre
Le Hamas a diffusé, samedi, une vidéo montrant deux otages israéliens qu’il a enlevés lors de son attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, et emmenés à Gaza.
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Ces deux personnes, filmées assises sur une chaise en plastique devant un mur blanc défraîchi et qui s’expriment vraisemblablement sous la contrainte, se présentent comme étant Keith Siegel, 64 ans, et Omri Miran, 47 ans. Le Forum des familles d’otages israéliens a confirmé leur identité.
Cette nouvelle vidéo n’est pas datée, mais Omri Miran affirme être aux mains du Hamas depuis 202 jours. Son 202e jour de captivité correspond à jeudi.
Peu après la diffusion de la vidéo, des manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv, réclamant au gouvernement de Benyamin Nétanyahou un accord pour la libération des otages. Parmi eux, le père de M. Miran qui a demandé au Hamas de « prendre une décision maintenant ».
Mahmoud Abbas et des dirigeants internationaux à Riyad pour discuter de la situation à Gaza
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et plusieurs dirigeants internationaux se rendront à Riyad, en Arabie saoudite, cette semaine pour des discussions en vue d’un accord de paix dans la bande de Gaza, en marge d’une réunion du Forum économique mondial.
Lors d’une conférence de presse, le président de l’organisation, Borge Brende, a déclaré : « Nous avons désormais les acteurs-clés à Riyad et nous espérons que les discussions pourront déboucher sur un processus de réconciliation et de paix. » Il y aura aussi « des discussions, bien sûr, sur la situation humanitaire à Gaza », tandis que « les aspects régionaux, y compris avec l’Iran, seront abordés » lors d’une réunion qui pourrait « devenir très importante », a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, participera aux réunions dans la capitale saoudienne aux côtés de dirigeants régionaux, dont le premier ministre du Qatar, le ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, le prince héritier d’Oman et des responsables bahreïnis, a précisé M. Brende.
Au Liban, trois morts dans des frappes israéliennes
Trois personnes, parmi lesquelles deux combattants du Hezbollah, ont été tuées dans des frappes israéliennes ayant visé, dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs villes du sud du Liban, a rapporté le parti chiite. L’Agence nationale d’information officielle, l’ANI, a pour sa part dit que « des avions de combat israéliens ont mené [samedi] à l’aube deux raids sur les villes de Kfar Chouba et Chebaa », qui ont entraîné « la mort de Qasim Asaad » à Kfar Chouba.
Le Hezbollah a dit, samedi, avoir visé trois positions militaires dans le nord d’Israël « en riposte aux attaques de l’ennemi » contre des « habitations civiles » qui ont fait trois morts et une dizaine de blessés. Dans un premier communiqué, le mouvement islamiste libanais a annoncé que ses combattants ont « mené une attaque complexe à l’aide de drones explosifs et de missiles guidés contre le quartier général du commandement militaire d’Al-Manara et un rassemblement des forces du 51e bataillon de la brigade Golani ». Puis, dans la nuit de samedi à dimanche, le parti a déclaré avoir lancé des dizaines de roquettes sur la base militaire de contrôle aérien de Meron, dans le nord d’Israël.
« Le système de défense aérienne Dôme de fer a réussi à intercepter une cible aérienne suspecte qui traversait le Liban vers la région d’Al-Manara, dans le nord d’Israël », a dit de son côté l’armée israélienne dans un communiqué. « Par ailleurs, de nombreux tirs de missiles antichar provenant du Liban ont été identifiés en direction de la région d’Al-Manara », a ajouté l’armée qui a dit avoir bombardé le lieu de provenance des tirs. Elle a également déclaré avoir visé une « infrastructure militaire du Hezbollah dans la zone de Srebbine ».
Le numéro deux du parti pro-iranien, Naïm Qassem, a déclaré pour sa part que « toute extension de l’agression israélienne entraînera une extension de la riposte (…) du Hezbollah », selon l’ANI.
Deux jeunes Palestiniens tués près de Jénine
Deux Palestiniens ont été abattus par des soldats israéliens près d’une base militaire à l’entrée de Jénine, ville de Cisjordanie, a annoncé, samedi, l’armée israélienne, affirmant que ses soldats avaient répliqué à des tirs. L’Autorité palestinienne a, elle, annoncé dans un communiqué « le martyr de Mustapha Sultan Abed (21 ans) et Ahmad Muhammad Shawahneh (20 ans), tombés sous les balles de l’occupant, la nuit dernière à Jénine ».
Jénine, qui abrite l’un des camps de réfugiés les plus peuplés et pauvres des territoires palestiniens, est un bastion de groupes armés luttant contre l’Etat hébreu, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967. Ces derniers mois, l’armée israélienne a conduit plusieurs opérations à Jénine et dans ses environs, pour démanteler « des cellules terroristes ».
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L’influent leader religieux chiite Moqtada Sadr, trublion de la vie politique irakienne, a salué, samedi, les manifestations propalestiniennes qui secouent les campus américains, réclamant la fin de la « répression » visant le mouvement. « La voix des universités américaines appelant à stopper le terrorisme sioniste est notre voix », a-t-il martelé. Des manifestations propalestiniennes parties de l’université de Columbia à New York ont gagné plusieurs campus américains, dont des établissements prestigieux comme Harvard, Yale ou encore Princeton.
La « flottille de la liberté » pour Gaza restait bloquée samedi en Turquie, privée de pavillon de navigation à la suite de « pressions » israéliennes, selon les organisateurs. La coalition d’ONG et d’associations a dénoncé « les obstacles administratifs » qui les empêchent de prendre la mer après que la Guinée-Bissau a retiré son pavillon, se rendant « complice » d’Israël, accuse-t-elle dans un communiqué.