Les bouquets de roses blanches s’accumulent sur le lieu où s’est effondré Matisse, 15 ans, samedi 27 avril vers 17 h 45, dans le quartier Saint-Denis de Châteauroux. L’adolescent a reçu plusieurs coups de couteau au thorax. Pris en charge par les secours, il est mort dans la soirée, au moment où un autre jeune de 15 ans suspecté d’être l’agresseur était interpellé par la police et placé en garde à vue.
Lundi soir, le parquet de Bourges – qui vient de reprendre le suivi de cette affaire – a annoncé la mise en examen du suspect pour « meurtre ». Il a été placé en détention provisoire. Sa mère, âgée de 37 ans, présente lors de l’agression, a aussi été mise en examen pour « violences volontaires » sur « personne vulnérable », et placée sous contrôle judiciaire, a précisé la procureure de la République de Bourges, Céline Visiedo, pour avoir « asséné des gifles à la victime ». La mère comme le fils sont « de nationalité afghane et en situation régulière sur le territoire national », a-t-elle précisé. Ils avaient été présentés en fin d’après-midi devant un juge d’instruction du pôle criminel du tribunal judiciaire de Bourges.
Matisse et le suspect « se connaissaient et s’étaient réciproquement insultés avant » la rixe mortelle survenue samedi, selon la magistrate. D’après le suspect, lors de cet affrontement, Matisse lui aurait donné un coup de poing. « Pris par la colère », le suspect serait rentré chez lui pour prendre « une lame de couteau » et aurait asséné « plusieurs coups de couteau à la victime avant de s’enfuir », selon la même source.
La victime est morte en raison de « plusieurs plaies perforantes », dont une ayant « atteint directement le cœur », a précisé la procureure. « La mère du mineur, qui suivait celui-ci, a asséné à son tour des gifles à la victime », a ajouté Mme Visiedo.
Appel à une réponse musclée
Le suspect était déjà connu de la justice, visé par deux procédures pénales, dont la dernière pour des faits de « vol aggravé avec violence », soit un vol de téléphone portable sous la menace d’un couteau. Le jeune homme avait été mis en examen pour cette affaire, et placé sous contrôle judiciaire par un juge d’instruction, le 22 avril. « Seule mesure de sûreté prévue par le code de la justice pénale des mineurs, vu son âge, sans condamnation antérieure », rappelle la procureure de la République de Châteauroux, Agnès Auboin.
Le meurtre de Matisse ne serait pas lié aux faits ayant valu au suspect d’être précédemment mis en examen. « L’enquête n’établit pas à ce jour de lien avec la procédure pénale ayant donné lieu au placement sous contrôle judiciaire du mineur auteur des coups de couteau et les faits d’homicide de samedi », a expliqué la procureure dans son communiqué.
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