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Arrokoth, étrange monde de sucre aux confins du Système solaire

by Marko Florentino
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Image composite d’Arrokoth, le 16 mai 2019.

Il s’appelle Arrokoth, nom qui signifie « ciel » dans la langue – désormais éteinte – des Amérindiens powhatans. Evoluant à 6,5 milliards de kilomètres du Soleil dont il fait le tour en presque trois siècles, ce petit corps gelé a eu son heure de gloire en janvier 2019, lorsque la sonde New Horizons de la NASA lui a rendu une brève visite. Les images envoyées par le vaisseau, qui avait précédemment étudié Pluton, montraient un curieux assemblage de deux grosses boules bosselées, d’une vingtaine de kilomètres de diamètre pour l’une et d’une quinzaine pour l’autre, jointes par une espèce de cou, ce qui avait aussitôt évoqué la forme d’un bonhomme de neige.

Mais au-delà de la simple silhouette, un détail important avait intrigué les astronomes : le bonhomme de neige arborait une couleur rougeâtre, entre fauve et vermillon. D’où une question simple : qu’est-ce qui avait fait rougir Arrokoth ? Une étude internationale publiée le 3 juin dans les Proceedings de l’Académie des sciences américaine – revue connue sous son acronyme anglais de PNAS – apporte une étonnante réponse : Arrokoth est, pour reprendre l’expression imagée des auteurs de l’article, « un monde de sucre », et les sucres que l’on trouve à sa surface participent à la coloration de ce petit corps céleste.

Avant de plonger dans les détails de cette étude, rappelons plusieurs données. Tout d’abord qu’Arrokoth, astre le plus distant jamais visité par une machine humaine, est un objet de la ceinture de Kuiper. Mal connue, cette zone lointaine s’étend au-delà de l’orbite de Neptune et elle est peuplée de corps de taille modeste : des planètes naines bien rondes comme Pluton mais aussi quantité de patatoïdes disparates, vestiges de la formation du Système solaire il y a un peu plus de 4,5 milliards d’années. Là-bas, le Soleil apparaît comme une tête d’épingle pâlotte brillant froidement dans le jais du ciel. Peu de ses rayons parviennent jusqu’à Arrokoth, dont la température tourne autour des − 230 °C. Dans ce congélateur spatial, les objets de la ceinture de Kuiper sont riches en glaces de différentes sortes, d’azote sur Pluton, de méthane sur Makémaké (autre planète naine), d’eau et d’ammoniac.

Chimie de l’espace

Lorsque New Horizons a survolé Arrokoth (à quelque 3 500 kilomètres de distance), la sonde a distingué à sa surface la signature de glaces… de méthanol. Cet alcool, le plus simple qui soit, a beau servir d’antigel sur Terre, il se présente sous forme solide aux températures très basses qui règnent dans les tréfonds du Système solaire. Mais il ne constitue pas la cause de la coloration rouge d’Arrokoth, que New Horizons n’était pas en mesure d’analyser, faute d’instruments adéquats.

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