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Les activités humaines qui contribuent à dégrader l’environnement ont également un impact fort sur notre santé. Dans les trente prochaines années, le réchauffement climatique risque de devenir l’une des plus grandes menaces pour la santé humaine. Quelles sont les activités qui ruinent le plus la santé et l’environnement ? Les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et de progrès en matière de santé sont-ils compatibles ou contradictoires ?
Le médecin Jean-David Zeitoun apporte des réponses dans cet épisode du podcast « Chaleur humaine », diffusé le 6 juin 2023 sur Lemonde.fr. Vous pouvez retrouver ici tous les épisodes du podcast et vous inscrire à l’infolettre « Chaleur humaine » en cliquant ici.
Dans votre livre « Le Suicide de l’espèce », vous expliquez qu’au niveau global, la médecine progresse mais la santé recule. Pourquoi ?
La médecine progressera toujours parce qu’elle fait l’objet d’investissements constants – parce qu’on a tous envie de vivre mieux et plus longtemps. La santé, elle, dépend d’autres déterminants que la médecine, notamment notre biologie mais aussi de déterminants environnementaux et comportementaux. Et c’est là que tout se complique. Ce que disent les données, c’est que la santé dans son ensemble stagne ou décline depuis quelques années.
L’espérance de vie, par exemple, est en stagnation ou même en décroissance dans de nombreux pays – notamment des pays riches, ce qui est un paradoxe. Le pays le plus exemplaire dans le mauvais sens, ce sont les Etats-Unis – et cela a commencé avant la pandémie de Covid-19. Dans ce pays, l’espérance de vie a atteint un maximum en 2014, avant de décliner ensuite trois années de suite, puis de stagner, puis de décliner avec le Covid. Mais les Etats-Unis ne sont pas le seul pays concerné. C’est simplement un pays qui concentre les problèmes de façon plus intense.
Jusque-là, on gagnait plutôt de l’espérance de vie, dans les pays occidentaux. Sommes-nous à un tournant ?
C’est possible. Le progrès qui avait été pratiquement constamment observé depuis le milieu du XVIIIᵉ siècle n’est plus si évident. En Occident, et depuis le milieu du XXᵉ siècle dans tout le reste du monde, l’espérance de vie progressait à un rythme assez constant de deux ou trois mois par an. Ce n’est plus le cas. On pourrait prendre d’autres indicateurs, comme la mortalité infantile ou la mortalité cardio-vasculaire, qui augmentent dans beaucoup de pays, y compris en France.
Dans les risques que vous identifiez, l’un des principaux est la pollution, qui cause 9 millions de morts par an dans le monde. De quel type de pollution parle-t-on ?
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