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le skateboard, sport spectaculaire et populaire, investit la Concorde

by Marko Florentino
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Le skateur français Vincent Milou s’entraîne pour l’épreuve de skateboard aux Jeux olympiques de Paris, sur la place de la Concorde, le 23 juillet 2024.

Du haut de l’obélisque de Louxor, au milieu de la place de la Concorde, quelques siècles vont contempler des jeunes skateurs du monde entier, parfois encore adolescents, presque des enfants pour certains, concourir pour l’or et la gloire de l’Olympe à coups de figures, d’envols, de roulé-boulé, et, probablement, de quelques chutes douloureuses. Le skateboard, devenu discipline olympique officielle aux Jeux de Tokyo en 2021, va constituer l’une des attractions de Paris 2024, conçue par le Comité international olympique comme un des moyens de rajeunir son public – l’obsession de beaucoup de vieilles institutions. De fait, les billets se sont arrachés dès l’ouverture à la vente, et les athlètes pourront pratiquer devant des gradins combles, dimanche 28 juillet pour les femmes et lundi 29 juillet finalement pour les hommes à la suite du report de la compétition décidée samedi par les organisateurs en raison de la pluie.

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Le skateboard, ce « chaos organisé », comme le décrit le skateur américain Jagger Eaton, a dû s’assagir un brin pour intégrer le gotha olympique. Et, surtout, a dû s’astreindre à des règles très strictes, très éloignées de l’esprit rebelle, urbain, contestataire du skate des années 1960, lorsque des gamins turbulents de Californie ont commencé à jouer avec leurs planches et leurs roulettes. Cette réglementation établit d’abord une distinction entre le street et le park, la première se déroulant dans un cadre simulant l’espace urbain avec des rampes, des escaliers, des bancs, le deuxième ayant lieu dans une cuvette avec des obstacles de toutes natures.

Concernant les épreuves : les skateurs réalisent des runs (passages) de quarante-cinq secondes puis tentent cinq figures acrobatiques (pour le street). Enfin sur le classement des compétiteurs : un jury de cinq personnes évalue les figures et attribue des notes sur une échelle de 0 à 100 ; les notes la plus basse et la plus haute sont éliminées, la moyenne des trois restantes donne le score final. A l’issue du premier tour, ne restent plus que huit skateurs sur vingt-deux pour la finale, qui se déroule selon les mêmes règles.

Planchodrome urbain

Le skate aurait du mal à trouver sa place dans des Jeux de la francophonie tant le vocabulaire américain fait partie de la culture de ce sport, des composants de la planche aux obstacles en passant évidemment par les figures qui font autant intervenir le corps des athlètes que le skate lui-même.

Dans une démarche qui raconte l’esprit français presque autant que la cérémonie d’ouverture, le ministère de la culture a fait inscrire au Journal officiel de la République française, après avis d’une Commission d’enrichissement de la langue française, des traductions sur quatre pages. D’où il ressort que le « skatepark » doit être appelé planchodrome urbain (street) ou planchodrome à bols (park). Les acrobaties ont aussi été baptisées au Journal officiel : figure pour le « trick », saisie pour le « grab », saut pour « ollie », replaque pour « catch », vrille pour « flip », etc.

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Le skateboard est un sport où les chutes sont inévitables, et avec elles les blessures. Une des stars américaines, Nyjah Huston, s’est ainsi blessée (légèrement) au genou à l’entraînement quelques jours avant les Jeux de Paris 2024. « C’est ce qui est fou dans le skate, tu peux avoir la séance la plus douce et la plus amusante et un petit faux mouvement et tu te fais fumer et tu as mal pour un concours. Mais c’est ça le skateboard, c’est comme ça que ça se passe », a-t-il raconté après avoir découvert le parcours du site de la Concorde.

Le champion américain, vainqueur de plusieurs X-Games, une compétition majeure dans l’univers des sports urbains, met en avant la prise de risques et l’usure des corps après des années de pratique : « Même sur les compétitions les plus relevées, vous allez nous voir tomber une fois ou deux. C’est parce qu’on tente des choses difficiles. Le fait qu’on tombe montre qu’on cherche à se surpasser et qu’on tente de vrais défis. »

Face aux chutes, « travail et rééducation »

Une des légendes du sport, l’Américain Paul Rodriguez, a laissé une maxime que les professionnels répètent dans leurs stories Instagram ou en conférences de presse : « Tu vas tomber plus souvent que tu n’atterriras, et plus tôt tu l’accepteras, mieux ce sera. » « Tout le monde a peur de chuter. Je pense que les skateurs échouent plus à passer des figures qu’ils n’en réussissent, ce qui est assez dingue », confirme l’Australienne Chloé Covell, 14 ans, une des favorites de l’épreuve, parmi les plus jeunes athlètes des Jeux olympiques avec la Française Lucie Schoonheere, en piste dimanche.

Des skateurs racontent comment la peur de la blessure s’installe après les années. « Quand j’étais plus jeune, cela ne me dérangeait pas vraiment de tomber. Mais maintenant, c’est un peu plus difficile », témoigne la Néerlandaise Roos Zwetsloot, 23 ans, cinquième aux Jeux de Tokyo en 2021, en reconnaissant que cette angoisse peut être perturbante. « Avec l’âge, ça prend plus de temps pour se remettre. Les gens me demandent : “Ça fait plus mal ?” Je leur réponds : “Non, c’est la même douleur mais c’est plus long”, explique le vétéran de l’épreuve, l’Anglais Andrew Macdonald, 50 ans. Les soins et les blessures rythment les carrières. « Cela demande beaucoup de travail, de patience, des tonnes de rééducation et de travail », explique Vincent Milou, un des favoris français avec Aurélien Giraud pour viser un podium. Aux Jeux de Tokyo, les Japonais avaient gagné trois des quatre médailles d’or. Les Brésiliens avaient également remporté trois médailles d’argent.

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