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Israël juge que le Hezbollah a « franchi toutes les lignes rouges » après l’attaque meurtrière sur le plateau du Golan

by Marko Florentino
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Lors des funérailles de victimes de l’attaque sur Majdal Shams, le 28 juillet 2024.

En pleine guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les faits font craindre un nouvel embrasement dans la région. Le ministère des affaires étrangères israélien a estimé, dimanche 28 juillet, que le Hezbollah libanais avait « franchi toutes les lignes rouges », après le tir de roquette qui a tué, samedi, douze personnes sur le plateau du Golan, territoire syrien annexé par l’Etat hébreu. « Il ne s’agit pas d’une armée qui combat une autre armée, mais d’une organisation terroriste qui tire délibérément sur des civils », a-t-il estimé dans un communiqué.

Le Hezbollah, mouvement islamiste libanais soutenu par l’Iran, a nié être à l’origine du tir meurtrier. Mais, selon le ministère israélien, « la roquette qui a tué nos garçons et nos filles était une roquette iranienne et le Hezbollah est la seule organisation terroriste qui en possède dans son arsenal ».

Le projectile était une roquette iranienne de type Falaq avec une ogive de 53 kilogrammes, d’après Israël. Le ministère des affaires étrangères israélien a ajouté qu’« Israël exercera son droit et son devoir d’autodéfense et répondra à ce massacre ». La Maison Blanche a également affirmé, dimanche, que « cet attentat a été perpétré par le Hezbollah libanais. Il s’agissait de leur roquette, lancée depuis une zone qu’ils contrôlent ».

• Appels à « une enquête internationale indépendante »

Washington a réaffirmé son soutien à Israël, assurant « soutenir les efforts visant à mettre fin à ces terribles attaques ». Le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a, lui, réclamé une « enquête internationale indépendante ».

Le ministre des affaires étrangères du Liban, Abdallah Bou Habib, a également appelé à « mener une enquête internationale ou tenir une réunion du comité tripartite par le biais de la Finul pour connaître la vérité », prévenant qu’une attaque israélienne contre le Liban pourrait provoquer un embrasement régional. Il a écarté l’éventualité que le Hezbollah, qui domine la vie politique au Liban, ait sciemment visé des civils, assurant qu’il ciblait uniquement des positions « militaires », depuis le début de la guerre à Gaza. Selon le ministre libanais, l’attaque pourrait « avoir été menée par d’autres organisations » ou qu’il pouvait s’agir « d’une erreur israélienne ou du Hezbollah ».

L’ONU a, de son côté, exhorté « les parties à faire preuve de la plus grande retenue », une intensification des échanges de tirs pouvant « déclencher une conflagration plus large qui engloutirait toute la région dans une catastrophe inimaginable ». Le Quai d’Orsay a également condamné l’attaque, dimanche, appelant à « éviter une nouvelle escalade militaire ». Emmanuel Macron a assuré au premier ministre israélien que la France était « pleinement engagée à tout faire pour éviter une nouvelle escalade dans la région », lors d’un entretien téléphonique, a annoncé l’Elysée. Le chef de l’État s’est engagé à passer « des messages à toutes les parties prenantes au conflit ». Le Royaume-Uni a exprimé ses craintes du « risque d’escalade et de déstabilisation » de la région, par la voix de son ministre des affaires étrangères, David Lammy.

L’Iran, de son côté, a mis en garde Israël contre les « conséquences » d’une attaque de représailles au Liban. « Toute action (…) du régime sioniste peut conduire à l’aggravation » de « la guerre dans la région », a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Nasser Kanaani.

• Réunion du comité de sécurité israélien

Le tir de roquette, survenu samedi, a tué des enfants et des adolescents, âgés de 10 à 16 ans, qui jouaient sur un terrain de football, à Majdal Shams. Environ trente blessés étaient encore hospitalisés en Israël, dimanche matin. Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, s’est rendu tôt, dimanche, sur les lieux, près d’une clôture endommagée du terrain de football et de trottinettes carbonisées, promettant de « frapper l’ennemi avec force ».

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Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui est rentré plus tôt que prévu de sa visite aux Etats-Unis, a, quant à lui, promis qu’« Israël ne laissera[it] pas cette attaque meurtrière sans réponse ». Il doit présider une réunion du comité de sécurité ce dimanche. Il s’agit de « l’attaque la plus meurtrière contre des civils israéliens depuis le 7 octobre », avait déclaré, samedi, Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, en référence à la date de l’attaque du Hamas sur le sol israélien qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dimanche, des milliers de personnes ont assisté aux funérailles des personnes tuées. Des femmes druzes vêtues d’abayas noires et de voiles blancs étaient rassemblées autour de cercueils recouverts de linceuls blancs. La ville druze d’environ 11 000 habitants se trouve sur le plateau du Golan, région stratégique du fait de sa situation géographique au carrefour de trois pays (Syrie, Liban et Israël), qui a été conquise en grande partie par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Israël en a annexé les deux tiers en 1981.

Des femmes druzes près d’un cercueil, lors des funérailles d’une personne tuée la veille par un tir de roquette en provenance du Liban, à Majdal Shams, sur le plateau du Golan, annexé par Israël, le 28 juillet 2024.

La communauté internationale n’a jamais reconnu cette annexion. Pour moitié environ, la population du plateau du Golan est composée de Druzes, dont beaucoup conservent la nationalité syrienne, mais peuvent étudier et travailler en Israël, sans avoir le droit de voter.

• Les bombardements israéliens sur Gaza se poursuivent, cinq personnes tuées

La guerre se poursuit dans la bande de Gaza, territoire palestinien assiégé et dévasté par près de dix mois d’affrontements. Dimanche, des tirs d’artillerie israéliens ont visé plusieurs quartiers de la ville de Gaza (nord), selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).

Le bureau des médias du gouvernement du Hamas a affirmé que des tirs israéliens ont été signalés au cours de la nuit dans les camps de Nousseirat (nord) et d’Al-Boureij (centre). Dans le sud du territoire, l’armée a fait exploser plusieurs bâtiments résidentiels à Khan Younès où elle continue de mener des opérations ; des tirs ont également retenti à Rafah, d’après des témoins.

La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé qu’une frappe israélienne avait touché des tentes dans un camp de déplacés, dans le sud du territoire palestinien, tuant au moins cinq personnes. « Cinq martyrs et sept blessés ont été transférés à l’hôpital Nasser à Khan Younès », a déclaré à l’AFP Muhammad al-Mughayyir, de la Défense civile de Gaza.

Un témoin a déclaré à l’AFP qu’un nouveau-né figurait parmi les morts à Al-Mawasi, près de la ville de Khan Younès, où des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés ont cherché refuge pour échapper à la guerre.

L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée. La riposte d’Israël a, elle, fait au moins 39 324 morts, selon le bilan communiqué, dimanche, par le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas.

Après l’échec de multiples négociations sur une trêve associée à une libération d’otages, une réunion de représentants des pays médiateurs – Egypte, Etats-Unis, Qatar – avec le chef des renseignements israéliens est prévue, dimanche, à Rome.

Le Monde avec AFP

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