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A La Réunion, la riche flore endémique en grande partie menacée de disparition

by Marko Florentino
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Des orchidées sur l’île de La Réunion, en septembre 2019.

« Elle est toujours là ! » Le botaniste amateur Jean-Maurice Tamon est à la fois rassuré et impressionné, en désignant l’orchidée Angraecum conchoglossum, une délicate fleur blanche aux filaments orangés, dans la pandanaie des Hauts de l’Est à La Plaine-des-Palmistes, une zone naturelle exceptionnelle située dans un massif volcanique, sur les hauteurs de l’île de La Réunion.

Le 15 janvier, le cyclone Belal a traversé l’île, provoquant des dégâts dont le coût a été estimé à plus de 100 millions d’euros. Mais le cyclone tropical a épargné les forêts primaires. Dans cette zone humide luxuriante protégée en tant que biotope, et peuplée de fougères, de branles, de vacoas des montagnes (Pandanus montanus) serrés les uns contre les autres, « ce trésor de fleur » est perché sur une branche moussue.

Elle a résisté à des vents supérieurs à 150 km/h et aux trombes d’eau. « Les plantes indigènes sont adaptées aux cyclones grâce à leur système racinaire, observe Jean-Maurice Tamon. Les orchidées n’ont que peu de prise au vent et ne craignent pas l’eau. »

Depuis deux mois, l’énergique sexagénaire fait le même constat : les blessures de la forêt restent limitées ; les espèces exotiques ont été les plus touchées. Et certaines espèces endémiques comme le corce blanc (Homalium paniculatum) connaissent des floraisons exceptionnelles après le stress de la tempête. Mais cette flore indigène résistante aux aléas climatiques est en péril.

Etat des lieux « catastrophique »

Avec douze autres experts, Jean-Maurice Tamon a participé pendant un an et demi, sous la coordination du Conservatoire botanique national de Mascarin à Saint-Leu, à la réévaluation de la liste rouge des espèces menacées de la flore réunionnaise publiée fin 2023 par le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le centre d’expertise et de données PatriNat.

Pour recenser orchidées, fougères, araignées, myxomycètes, « faire des suivis de populations » ou découvrir de nouvelles espèces, M. Tamon sillonne depuis plus de vingt-cinq ans « en hors-piste » tous les remparts, ravines, crêtes de l’île. Il emprunte des « traces », ces étroits sillons presque invisibles à travers la végétation dense qui servent aux braconniers mais aussi aux naturalistes.

Le résultat de ce travail est inquiétant. Entre 2010, date de la première évaluation, et 2023, le nombre d’espèces florales menacées sur l’île est passé de 30 % à 41 %. Sur 962 espèces recensées, 395 sont classées comme « menacées », 31 sont « quasi menacées » et 41 ont disparu. Les résultats de cette liste rouge sont encore plus alarmants pour les orchidées : plus de la moitié (54 %) sont menacées sur les 156 espèces évaluées.

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