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à La Réunion, une droite profondément affaiblie s’avance vers le scrutin

by Marko Florentino
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L’ex-député LR de La Réunion David Lorion, à l’Assemblée nationale, à Paris, en 2018.

Un score de 5 % dans le département avec la liste de François-Xavier Bellamy lors des européennes du 9 juin ; un réel problème de casting avec seulement deux candidats Les Républicains (LR) pour sept circonscriptions, lors des élections législatives. La question mérite d’être brutalement posée : existe-t-il encore une droite à La Réunion, elle qui était ressortie si forte localement du quinquennat de François Hollande ?

Maire de Saint-Pierre, la « capitale sudiste » de l’île, le patron des LR locaux, Michel Fontaine, admet que son camp a « pris un coup de massue ». Encore plus avec « la trahison d’Eric Ciotti », qui a rejoint le Rassemblement national (RN), alors que « notre parti a toujours lutté contre les extrêmes et pour les valeurs humanistes portées par le général de Gaulle ». « Beaucoup de nos militants l’ont très mal pris », décrit celui que ses détracteurs dépeignent comme « un faiseur de roi ».

« Son » candidat à Saint-Pierre, David Lorion, a symboliquement rendu sa carte du parti mais s’affiche comme représentant de cette droite départementaliste réunionnaise, héritée du combat de Michel Debré contre le Parti communiste réunionnais et ses velléités autonomistes. L’autre candidat LR est un revenant de la politique locale, René-Paul Victoria, 69 ans, et ancien maire de Saint-Denis (de 2001 à 2008), ex-député, et un temps exclu des LR pour avoir monté une liste dissidente lors des régionales de 2015.

« La droite ne se fédère plus »

Dans les autres circonscriptions, aucune personnalité d’envergure ne s’avance, sinon des candidats en lice sous l’étiquette « divers droite ». Dans l’ouest de l’île, à Saint-Paul, des élus de l’opposition municipale ont même publiquement demandé au président du conseil départemental, Cyrille Melchior (divers droite), de s’engager dans la bataille de cette circonscription dans laquelle il a été élu. M. Melchior, soutien des gouvernements d’Emmanuel Macron, a poliment décliné en disant se concentrer sur sa fonction. D’autres ont également préféré passer leur tour. Car ces élections législatives anticipées viennent percuter le calendrier de certains élus déjà focalisés sur les municipales de 2026, voire les régionales de 2028. Deux scrutins considérés comme majeurs dans l’île.

Mais le mal semble plus profond. Sous couvert d’anonymat, un élu parle de « bordélisation » et de « satellisation ». « Il y a des gens qui se détestent et ne se parlent plus. La droite ne se fédère plus. Et est trop silencieuse », observe-t-il. Les éternelles rivalités sud-nord et les querelles intestines entre Michel Fontaine et Didier Robert (divers droite), ancien président du conseil régional ayant annoncé son retrait de la vie publique fin 2021 à la suite d’une condamnation pénale, ont laissé de profondes cicatrices. Les dernières sénatoriales aussi. L’union s’est réalisée au forceps et a abouti malgré tout à l’élection de Viviane Malet (LR) et de Stéphane Fouassin. Ce dernier a ensuite rejoint le camp macroniste, créant un malaise supplémentaire.

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