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A Los Angeles, la garde nationale déployée dans les rues au troisième jour de manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump

by Marko Florentino
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La garde nationale des Etats-Unis a commencé à se déployer dans Los Angeles, dimanche 8 juin, après deux jours de manifestations contre les opérations menées par la police de l’immigration dans la mégalopole californienne et ses environs. Le président américain, Donald Trump, avait ordonné l’envoi de troupes fédérales, samedi, sans avoir été sollicité sur ce point par le gouverneur démocrate de l’Etat, Gavin Newsom – une initiative extrêmement rare.

« Vous avez des gens violents, et nous n’allons pas les laisser s’en sortir », a déclaré Donald Trump à des journalistes dimanche. « Nous aurons un retour à l’ordre », a-t-il promis, disant par ailleurs envisager l’envoi de troupes ailleurs. « Nous n’allons pas laisser ce genre de choses arriver à notre pays. »

Dénonçant la prétendue « anarchie » en cours dans la deuxième plus grande ville américaine, le président y avait ordonné, samedi, le déploiement de 2 000 membres de cette force armée de réserve, principalement mobilisée lors de catastrophes naturelles. Une décision qualifiée de « délibérément incendiaire » par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui a prévenu qu’elle ne ferait « qu’aggraver les tensions ».

Environ 300 gardes nationaux ont été positionnés dans la ville, a annoncé dimanche matin le commandement militaire, alors qu’un nouveau rassemblement de protestation contre la politique migratoire de Donald Trump est prévu à partir de 14 heures locales (23 heures, à Paris).

« Des hommes et des femmes honnêtes »

Ce déploiement survient après deux journées de manifestations marquées par des heurts et des violences dans la mégalopole californienne, où réside une importante communauté hispanique, alors que des habitants tentaient de s’interposer face aux arrestations musclées de travailleurs immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE). Un important leader syndical, qui protestait contre les agissements de l’ICE, a été arrêté vendredi, et blessé lors de son interpellation, suscitant l’indignation.

Trente-cinq ressortissants mexicains ont été arrêtés au cours des récentes opérations, a annoncé dimanche la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, appelant les Etats-Unis à les traiter avec dignité. Ce sont « des hommes et des femmes honnêtes qui sont allés chercher une vie meilleure (…) Ce ne sont pas des criminels », a-t-elle insisté lors d’un discours public.

La police du comté de Los Angeles fait face à des manifestants qui luttent contre les actions de la police de l’immigration à Compton, samedi 7 juin 2025.

Evoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger », Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, et communique abondamment sur les arrestations et expulsions d’immigrés. Menées jusque dans des tribunaux du pays, ces dernières ont plongé dans la terreur des millions d’immigrés sans statut légal.

Les gouverneurs démocrates dénoncent un « abus de pouvoir »

A Los Angeles, d’importantes opérations vendredi et samedi des agents de l’ICE, parfois en civil, ont donné lieu à des rassemblements d’opposition et à des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. A Paramount, dans le sud de l’agglomération, les affrontements ont été violents samedi. Les images de barricades, de jets de projectiles sur des véhicules des forces de l’ordre et d’une voiture calcinée au milieu d’un carrefour ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le directeur adjoint de la police fédérale (FBI), Dan Bongino, plusieurs personnes ont été arrêtées lors de ces événements, ainsi qu’à New York, lors de manifestations similaires contre la police de l’immigration.

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Interrogée dimanche matin par une télévision locale, la maire de Los Angeles, Karen Bass, a fait état d’« actes de vandalisme » dans la nuit, mais a assuré que la situation était sous contrôle. Tout en condamnant les violences, elle a regretté la décision de Donald Trump d’envoyer la garde nationale. « Pour moi, ce n’est que de la politique », a-t-elle fustigé. Selon l’ancien chef de l’ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth, il s’agirait de la première fois depuis 1965 qu’un président déploie ces militaires sans demande préalable d’un gouverneur d’État.

Les gouverneurs démocrates américains ont dénoncé dimanche le déploiement des soldats de la garde nationale à Los Angeles contre l’avis du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. « La décision du président Trump de déployer la garde nationale en Californie est un abus de pouvoir alarmant », ont déclaré les gouverneurs dans un communiqué commun. « Il est important que nous respections l’autorité exécutive des gouverneurs de notre pays pour gérer leurs gardes nationaux », ont-ils ajouté, insistant sur leur soutien à Gavin Newsom.

« Ville sanctuaire » pour les immigrés

Le gouvernement fédéral est engagé dans un bras de fer avec la Californie, bastion de l’opposition progressiste, et « Etat sanctuaire » protégeant les migrants. Ce mouvement consiste, notamment, à limiter les informations que les autorités locales partagent avec les autorités fédérales. Dans certains cas, les polices locales ont pour interdiction d’interpeller un immigré en situation irrégulière sur la seule base de son statut migratoire.

Los Angeles a adopté ce statut en novembre 2024, dans la foulée de l’élection de Donald Trump, s’engageant à ne pas utiliser les ressources de la municipalité contre les personnes immigrées. Une politique que dénonce l’administration Trump, qui souhaite priver de subventions fédérales les villes sanctuaires – décision invalidée en justice. Donald Trump « espère du chaos pour pouvoir justifier plus de répression, plus de peur, plus de contrôle », a accusé dimanche sur X le gouverneur Gavin Newsom, appelant ses administrés au calme.

La veille, le ministre de la défense, Pete Hegseth, avait menacé de mobiliser l’armée régulière basée non loin de Los Angeles. « Nous devons être prêts à faire ce qui est nécessaire », a justifié dimanche le président de la Chambre des représentants, l’élu républicain Mike Johnson, sur ABC. Le dernier déploiement de la garde nationale en Californie remonte à 2020, à la suite des violentes émeutes provoquées dans tout le pays par la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier à Minneapolis (Minnesota).

Le Monde avec AP et AFP

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