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A Marseille, une fronde interne fissure la citadelle des « Territoriaux » de Force ouvrière

by Marko Florentino
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Patrick Rué, secrétaire général de la section marseillaise de Force Ouvrière territoriaux, à Marseille, le 2 décembre 2022.

La guerre interne est déclarée au sein de la section marseillaise de Force ouvrière (FO) territoriaux, qui regroupe près de 3 500 adhérents et englobe depuis près de vingt-cinq ans, sous la même bannière, les agents de la ville de Marseille et ceux de la métropole Aix-Marseille Provence (AMP). Ce n’est pas la première attaque qui vise le secrétaire général, Patrick Rué, patron du syndicat depuis 2012. Mais cette fois, la fronde, qui couve depuis plusieurs mois, bouscule publiquement un homme qui vient de franchir la barre des 70 ans.

Mercredi 25 septembre, près de 200 agents d’AMP se sont réunis au pied de la tour La Marseillaise, qui abrite les bureaux de l’établissement public de coopération intercommunale. Cette assemblée générale improvisée a validé la création d’une section syndicale autonome à la métropole, et en a entériné les statuts. Carine Riquier Pinet, jusqu’alors déléguée FO du service de la voirie, a été élue à sa tête.

Après ce coup d’éclat, les responsables de cette nouvelle section, tous anciens cadres de FO Territoriaux, ont déposé les statuts de leur structure auprès de la police administrative et de l’union départementale (UD) Force Ouvrière des Bouches-du-Rhône. « C’est la première étape. Soit l’UD valide la création de notre syndicat et donc la scission avec les municipaux, soit elle porte la question devant la commission des conflits », se projette Mme Riquier-Pinet. « On en a marre des pratiques internes et d’être sous la coupe de Patrick Rué, dénonce-t-elle. Il a 70 ans, est à la retraite depuis trois ans et ne peut plus siéger dans aucune instance paritaire… Pourtant, il vient de se faire réélire pour quatre ans secrétaire régional des Territoriaux. »

« Pas les mêmes revendications »

Pour elle, comme pour ses soutiens, la perte d’influence de FO à la métropole – le syndicat est tombé à 31 % des voix lors des dernières élections en 2022, laissant la FSU prendre davantage de sièges – doit beaucoup à ses dirigeants. « Ils ne s’occupent que de la ville, mais la métropole regroupe 92 communes : nous n’avons ni les mêmes revendications ni les mêmes attentes. Si nous ne reprenons pas contact avec les agents, on continuera à perdre des adhérents », alerte Mme Riquier-Pinet.

A Marseille, les Territoriaux FO restent une force syndicale incontournable. Proches de tous les maires successifs, de Gaston Defferre (Parti socialiste, 1953-1986) à Jean-Claude Gaudin (Les Républicains, LR, 1995-2020), ils ont forgé ce qu’on a longtemps appelé une « cogestion » avec les différentes majorités. Pour éviter les mouvements sociaux, les édiles donnaient la priorité aux revendications de Force ouvrière, promouvant les membres du syndicat dans l’organigramme de la ville puis de la métropole. En 2000, lorsque Marseille-Provence-Métropole, future AMP, a été créée, entraînant transferts de compétences et de personnels, la section Ville a décidé de chapeauter ce nouvel établissement public.

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