Une lycéenne a été tuée et trois autres lycéens ont été blessés à coups de couteau par un élève, jeudi 24 avril à la mi-journée, dans le collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, à Nantes, en Loire-Atlantique. Les faits se sont déroulés vers 12 h 30. L’auteur des coups de couteau est un élève du lycée qui, pour une raison inconnue, a pénétré dans deux classes, où il a attaqué les victimes, rapporte l’Agence France-Presse (AFP).
L’auteur présumé a été interpellé après avoir été maîtrisé sur place par des membres du corps enseignant, selon l’AFP. Son nom n’apparaît pas dans les traitements des antécédents judiciaires, a précisé une source policière au Monde.
Le parquet de Nantes a annoncé, jeudi soir, que le suspect avait été hospitalisé après un examen réalisé par un psychiatre. « Le psychiatre ayant procédé à l’examen du mis en cause a conclu à l’incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours. L’intéressé va donc être désormais conduit à l’hôpital », a fait savoir le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, précisant qu’il tiendrait une conférence de presse vendredi à 18 heures, au palais de justice de Nantes.
« Mes pensées vont d’abord à l’adolescente qui a perdu la vie, aux trois élèves qui sont blessés, et je veux exprimer tout mon soutien, toute ma solidarité à ces victimes, à leurs familles, à leurs proches », a déclaré Elisabeth Borne, sur place, avant de rendre hommage aux « personnels de l’établissement qui se sont interposés et ont neutralisé l’agresseur ». La ministre de l’éducation a annoncé qu’un « accompagnement psychologique » avait été mis en place. De son côté, Bruno Retailleau a évoqué « un drame qui nous bouleverse ». Le ministre de l’intérieur s’est dit « effaré par cette violence qui se déchaîne » et « bouleversé par cet ensauvagement », avant d’estimer que « ce drame n’est pas un fait divers, mais un fait de société ».
Emmanuel Macron a partagé, sur le réseau social X, ses « pensées émues aux familles, aux lycéens et à toute la communauté éducative, dont la nation partage le choc et la peine ». Le président de la République a également loué les professeurs, dont l’intervention a « sans doute empêché d’autres drames. Leur courage force le respect », a écrit le chef de l’Etat.
« Sursaut collectif »
De son côté, le premier ministre, François Bayrou, a fait part de « sa vive émotion » après cette attaque, qui « illustre une nouvelle fois la violence endémique qui existe dans une partie de notre jeunesse ». Le premier ministre « en appelle à un sursaut collectif, qui dépasse la seule mobilisation du gouvernement », et a annoncé avoir demandé à la ministre de l’éducation et au ministre de l’intérieur « une intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires ». M. Bayrou souhaite aussi « que des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression lui soient soumises sous quatre semaines » autour des « violences commises par les mineurs avec des armes blanches ».
Le procureur n’a pas encore communiqué sur cette affaire. Sollicité par l’AFP, le Parquet national antiterroriste a dit être « en évaluation » pour savoir s’il se saisissait de l’enquête.
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Les motivations du suspect sont encore inconnues. Il a publié un manifeste de 13 pages, auquel Le Monde a eu accès, sur l’espace numérique de travail de son établissement, sans que l’on sache s’il en est l’auteur. Ce document évoque « la mondialisation [qui] a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain », et revendique une « révolte biologique » afin que « l’équilibre naturel, même cruel » reprenne « sa place » contre « l’écocide globalisé ».
Sortie progressive des élèves, organisée selon un strict protocole
Notre-Dame-de-Toutes-Aides est un établissement scolaire privé sous contrat situé dans l’est de Nantes et qui accueille 2 000 élèves, de l’école maternelle au lycée, d’après son site Internet. La direction de l’établissement a adressé un message aux parents d’élèves que l’AFP a pu consulter : « Un événement majeur, une attaque au couteau s’est produite ce jour sur le temps du midi, entraînant le déclenchement du plan particulier de mise en sûreté et le confinement immédiat des élèves au sein de l’établissement. »
« En coordination avec les autorités présentes [services de police], nous organisons la sortie progressive des élèves à partir de 15 h 30 selon un protocole strict », a ajouté la direction. Vers 16 h 30, après de nombreuses heures confinés dans le gymnase, les collégiens ont pu retrouver leurs parents, qui les prenaient dans leurs bras, selon une correspondante de l’AFP sur place.
De son côté, l’Enseignement catholique a publié un communiqué faisant part de « l’effroi » de l’organisation face à un « acte épouvantable » commis dans l’un de ses établissements.
La répétition de drames dans ou autour des établissements scolaires impliquant ces derniers mois des adolescents armés de couteaux a conduit le gouvernement à vouloir s’attaquer à ce phénomène. Elisabeth Borne a annoncé son intention de durcir les règles concernant les élèves surpris en possession d’une arme blanche dans un établissement scolaire. Ils passeront à l’avenir systématiquement en conseil de discipline.
