Soupçonnés d’avoir tagué sur la façade du quotidien Le Figaro six cercueils accompagnés d’une mention de l’Ukraine, deux Moldaves ont été mis en examen et incarcérés samedi 22 juin à Paris, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source judiciaire. « Les deux individus ont été mis en examen pour dégradations et participation à [une] entreprise de démoralisation de l’armée en vue de nuire à la défense nationale en temps de paix », a-t-elle détaillé.
Ces infractions ont été retenues par le parquet de Paris lors de l’ouverture d’une information judiciaire. Initialement, l’enquête avait été ouverte pour dégradation en réunion et association de malfaiteurs. « Ils ont été placés en détention provisoire », a ajouté cette source.
Les deux hommes, en possession de passeports moldaves, avaient été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi. Ils sont soupçonnés d’avoir réalisé six tags au pochoir et à la peinture rouge, accompagnés des inscriptions « Stop the Death, Mriya, Ukraine » sur la façade du quotidien Le Figaro. En ukrainien, « mriya » (selon la translittération anglaise ; « mriïa », dans sa translittération française) signifie « rêve ».
Le gouvernement moldave accuse la Russie
Six visuels identiques avaient été trouvés jeudi matin sur la façade de l’AFP située non loin du Figaro (voir photo ci-haut). Selon leurs premières déclarations rapportées par une source proche du dossier, les deux Moldaves ont affirmé avoir été payés une centaine d’euros pour réaliser ces tags.
L’affaire a fait réagir samedi le ministre des affaires étrangères moldave, Mihai Popsoi, qui a pointé du doigt la responsabilité de Moscou dans cet acte de déstabilisation, dans un tweet : « Nous condamnons fermement les tactiques hybrides de la Russie en France consistant à impliquer des citoyens de Moldavie dans des actes de vandalisme et d’incitation à la haine ».
Par ailleurs, une enquête distincte pour dégradation en réunion et association de malfaiteurs a été confiée à la sûreté territoriale à la suite de la découverte mardi de tags réalisés au pochoir et à la peinture noire représentant des avions Mirage en forme de cercueils. Ces tags, accompagnés de l’inscription « Des Mirage pour l’Ukraine », ont été apposés sur des façades dans trois arrondissements parisiens. Des affichettes comparables avaient déjà été découvertes lundi dernier au pied du siège de l’AFP.
Les tags font écho à plusieurs autres affaires récentes, dont certaines ont connu un fort retentissement médiatique, en lien avec la guerre en Ukraine et entre le Hamas et Israël.