« Le choc a été brutal », selon la maire de la ville. Deux tramways sont entrés en collision à l’arrêt Gare centrale de Strasbourg, samedi 11 janvier, peu avant 16 heures. Selon le bilan définitif communiqué dimanche par la préfecture, 68 blessés se trouvent « en urgence relative ».
Selon René Cellier, le directeur du service départemental d’incendie et de secours du département (SDIS 67), qui a pris la parole depuis la gare, une centaine de personnes s’en sont sorties indemnes. « Il y a eu une collision brutale entre deux trams, à quai, sous la gare (…) C’est effectivement un choc frontal, après une marche arrière d’un tram (…) Il faudra attendre les conclusions de l’enquête pour connaître les causes de cet accident », a fait savoir la maire de la ville, Jeanne Barseghian (Les Ecologistes), lors d’un point presse organisé en début de soirée.
Le parquet de Strasbourg a annoncé dans un communiqué que « les premières investigations ont permis d’écarter l’hypothèse d’un acte volontaire » – une enquête pour rechercher les causes de l’accident est donc ouverte enquête du chef de blessures involontaires pour « mettre en évidence d’éventuelles responsabilités sur le plan pénal ».
« On ne sait pas pourquoi – erreur humaine, problème matériel, tout ça c’est à vérifier – [le tramway] n’a pas réussi à rester bloqué [à l’arrêt} et donc s’est mis à reculer », a détaillé le président de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), Patrick Maciejewski. Mme Barseghian a fait savoir que « 150 pompiers sont mobilisés sur place ainsi que la protection civile », les remerciant pour leur mobilisation. Selon Emmanuel Auneau, le directeur de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), « les deux conducteurs n’ont pas été blessés, mais sont évidemment en état de choc ».
« Plusieurs jours nécessaires pour rétablir la circulation »
Parmi les blessés, dont la moitié a été emmenée à l’hôpital, « on a une cinquantaine d’urgences relatives avec des blessures pas vitales, des plaies au cuir chevelu, une ou deux fractures de la clavicule, une entorse au genou, des choses comme ça. Surtout de la traumatologie », a expliqué René Cellier, directeur du SDIS.
Sur place, un important périmètre de sécurité a été établi devant la gare, où de nombreuses ambulances ont pris position, selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), tandis que les transports en commun ont été interrompus dans la zone. « Plusieurs jours seront nécessaires pour rétablir la circulation » des tramways à cette station, a fait savoir la CTS dans un communiqué.
Une vidéo d’un témoin sur les réseaux sociaux montre une scène chaotique avec deux tramways sérieusement endommagés dans le tunnel, au niveau de la station de tramway, située en souterrain. L’un des tramways semble avoir déraillé en raison du choc. Une autre vidéo obtenue par l’AFP montre des rames très endommagées, les extrémités des tramways entrées en collision fortement enfoncées, et des passagers à terre sur le quai de la station.
« J’étais dans le tram à l’arrêt, il y a un tram qui est arrivé en marche arrière à fond, il y a eu un problème de freins et il a dévalé la pente en marche arrière des Halles [l’arrêt suivant] jusqu’à la gare centrale. On a entendu un gros, gros choc, un gros boum », a expliqué à l’AFP Johan, un témoin direct de la collision, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.
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Strasbourg, première grande ville française à avoir remis en service un réseau de tramways, en 1994, avait déjà connu un accident, exactement au même endroit, fin octobre 1998. Un tramway en avait déjà percuté un autre dans le tunnel sous la gare, un accident dû à une vitesse excessive d’une des deux rames qui avait fait dix-sept blessés.
