
Quand Olivia Ruiz reçoit un appel téléphonique, en décembre 2023, et se voit proposer de porter la flamme olympique le 16 mai, à Carcassonne, elle n’a pas une seconde d’hésitation. Mais, quatre mois plus tard, il y a un léger hic : son emploi du temps est un casse-tête. Car, depuis le 4 avril, la chanteuse sillonne la France pour défendre son sixième album, La Réplique. Et, le 17 mai, à 14 heures, elle doit être sur la scène du festival Art rock, à Saint-Brieuc.
« Je me fais des nœuds pour résoudre ce problème. Je ferai nuit blanche s’il le faut. Ça va être sportif, mais je serai raccord avec les Jeux olympiques », s’amusait, fin avril, Olivia Ruiz, depuis son domicile parisien, sur la butte Montmartre, où elle assure la promotion d’un extrait de son nouvel album, Le Sel. « Mais, je ne me vois pas refuser. Car toute mon histoire personnelle s’incarne dans le parcours de la flamme. »
Partie des Pyrénées-Orientales le 15 mai, la flamme olympique doit effectuer sept étapes dans l’Aude le lendemain, traversant notamment Gruissan, au bord de la Méditerranée, et Narbonne. A Carcassonne, ville-étape, le relais se fera sur plusieurs segments et longera les grilles du lycée Paul-Sabatier, établissement où ses parents se sont rencontrés.
Si la course à pied « ne fait pas partie de [sa] vie », comme elle le dit, lui préférant, de loin, la danse, la chanteuse et romancière foulera, à petites foulées, les pavés de la ville qui l’a vue naître voilà quarante-quatre ans.
Sous le regard de son fils, de son père et de sa mère, elle brandira la torche sur deux cents mètres en direction de la cité médiévale. C’est là, au cœur des hauts remparts du château comtal, qu’elle faisait, adolescente, ses premiers pas au théâtre dans le cadre du festival estival Les Médiévales de Carcassonne. « Emotionnellement, je vais être chargée et je m’y prépare », prévient Olivia Ruiz.
Message « d’espoir et de fraternité »
Pour l’autrice, compositrice et interprète, être relayeuse de la flamme olympique c’est envoyer un message « d’espoir et de fraternité ». « Je veux montrer que si j’y suis arrivée, moi une gamine issue d’une famille d’immigrés, qui a fui le franquisme, tout le monde peut le faire », affirme Olivia, née Blanc. « Dans un monde où l’extrême droite prend plus de place, je souhaite clamer que j’en suis là grâce à la France qui a ouvert ses portes à ma famille. »
Dès le début de sa carrière, l’ex-demi-finaliste de la première édition de la « Star Ac’ », en 2001, a montré à quel point comptaient pour elle ses origines espagnoles et les cicatrices de l’exil subi par trois de ses grands-parents. D’abord, en adoptant comme nom de scène le pseudonyme de Ruiz – en hommage à sa grand-mère –, puis en n’hésitant jamais à évoquer l’héritage familial.
Il vous reste 26.78% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.