Un homme soupçonné d’avoir tué une étudiante, dont le corps a été retrouvé enterré samedi dans le bois de Boulogne à Paris, a été interpellé mardi 24 septembre en Suisse. Ce suspect est âgé de 22 ans et de nationalité marocaine, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche du dossier, confirmant une information du site Actu17.
Le parquet de Paris a confirmé à l’AFP qu’un suspect avait été « identifié et interpellé ce jour dans le canton de Genève ». « Une demande d’extradition va être adressée aux autorités suisses », a-t-il ajouté.
Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte et confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris.
Un homme repéré avec une pioche
La victime, prénommée Philippine et âgée de 19 ans, était étudiante à l’université Paris-Dauphine. Son corps avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, situé dans l’Ouest parisien, lors d’une battue samedi après-midi. C’est sa famille qui avait signalé sa disparition. L’étudiante avait été vue pour la dernière fois vendredi à l’heure du déjeuner, à l’université.
Selon une source policière, des témoins ont rapporté avoir vu un homme muni d’une pioche dans le secteur où le corps de la jeune fille a été retrouvé, à quelques centaines de mètres de l’établissement universitaire.
Selon le parquet, le suspect, « en situation irrégulière sur le territoire français, a été condamné en octobre 2021, pour des faits de viol commis en 2019 [alors qu’il était mineur] ». Il avait été « libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024 ».
Selon la source proche du dossier, il avait ensuite été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz. Le 3 septembre dernier, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d’une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait « parvenir l’autorisation d’expulsion » aux autorités françaises, selon cette source.
Obligation de pointer non respectée
La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu’il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.
L’extrême droite est rapidement montée au créneau. « La vie de Philippine lui a été volée par un migrant marocain sous le coup d’une OQTF [Obligation de quitter le territoire français] », a ainsi réagi sur X le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. « Il est temps que ce gouvernement agisse : nos compatriotes sont en colère et ne vont pas se payer de mots », a-t-il ajouté.
Le taux d’exécution des mesures d’éloignement (OQTF) de la France est le plus bas de l’Union Européenne : autour de 7 % contre près de 30 % au niveau européen.