
Il y a quatorze mois, la Casamance assistait à l’arrivée de l’un de ses enfants, Ousmane Sonko, à la tête du gouvernement. Ziguinchor perdait alors son maire mais, avec l’arrivée au pouvoir du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), elle espérait que le plus illustre de ses représentants modifie le destin de cette région méridionale, partiellement coupée du reste du pays par la Gambie et théâtre d’un conflit de basse intensité depuis plus de quarante ans.
Le premier des signaux majeurs a surgi fin février. Alors que cette région fluviale et forestière du sud du Sénégal sort d’une guerre qui oppose depuis 1982 l’Etat au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), indépendantiste, une faction de cette rébellion a signé un accord de paix. « Un très grand pas vers la paix définitive en Casamance », s’est félicité Ousmane Sonko. « La rencontre va dans le bon sens, mais plus qu’un nouvel accord de paix à proprement parler, il s’agit du suivi d’un accord conclu en 2022 », relativise Henry Ndecky, facilitateur indépendant reconnu pour ses efforts dans les médiations entre le pouvoir et le MFDC. Les branches toujours actives du mouvement rebelle tâchent d’ailleurs d’enrayer le processus. Le 16 avril, un soldat sénégalais a été blessé et un autre enlevé par la guérilla entre la frontière gambienne et le fleuve Casamance. Le militaire n’a toujours pas été retrouvé par l’armée sénégalaise.
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