
Petite valise rose à la main, Luc Zscharnack n’est pas mécontent de rentrer chez lui, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), 900 kilomètres plus au sud. « Surtout qu’il y a plein de poison chez vous apparemment ! », lance-t-il à celle qui lui sert un café à emporter dans la gare de Saint-Quentin (Aisne), mardi 24 juin. Un « Oh là là ! » fuse en retour. Face à la série de graves intoxications alimentaires qui touche sa ville, la serveuse abonde : « Je ne mange plus de viande jusqu’à ce qu’on sache. » Et encore, poursuit-elle, « je ne vous dis pas le soulagement » quand la piste de l’eau a été éliminée. Les premiers jours, c’était « psychose et parano », résume-t-elle à son client.
Depuis une dizaine de jours, Saint-Quentin vit au rythme des fermetures de boucheries et des communiqués de l’agence régionale de santé (ARS) et de la préfecture de l’Aisne. Le dernier en date, publié mardi, recense vingt et un enfants et une personne âgée pris en charge pour des symptômes digestifs sévères depuis le 12 juin, dont neuf ont développé un syndrome hémolytique et urémique, une complication qui peut être mortelle. Soit trois victimes de plus que la veille : un bébé de 9 mois et demi, un enfant de 6 ans et une personne âgée, qui n’ont pas déclaré le syndrome. Dix d’entre eux sont toujours hospitalisés, dont quatre dialysés.
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