L’agence japonaise de météorologie (JMA) a maintenu, mardi 13 août, l’alerte au « mégaséisme » qui interroge sur la prévisibilité des tremblements de terre et suscite une anxiété réelle dans l’archipel. Certains accumulent les produits de première nécessité. D’autres annulent leur voyage dans les zones concernées. L’appréhension est exacerbée par la décision du premier ministre, Fumio Kishida, d’annuler un déplacement en Asie centrale afin d’« assumer [sa] responsabilité dans la gestion de crise ».
L’alerte a été émise pour une semaine après le tremblement de terre de magnitude 7,1 du 8 août dans le département de Miyazaki (sud-ouest). La catastrophe a fait 14 blessés et des dégâts matériels limités, mais l’épicentre se situait dans la fosse de Nankai. Or, redoute la JMA, un mégaséisme de magnitude supérieure à 8 pourrait survenir dans cette faille où la plaque philippine plonge sous la plaque eurasienne et qui s’étend sur près de 700 kilomètres de la baie de Suruga (centre) à l’est du Kyushu (sud-ouest). Au total, 707 municipalités sont concernées par l’alerte.
Depuis, les Japonais multiplient les achats de précaution, provoquant des pénuries. Sur les sites de commerce en ligne, comme Rakuten, les produits les plus vendus sont les toilettes portables, les conserves, le riz et l’eau. Les magasins de Tokyo limitent les achats à un pack d’eau par personne.
L’accès à des plages interdit
L’alerte affecte le secteur touristique, alors que le Japon est entré dans la traditionnelle semaine de vacances dite du « Bon », une période de célébration bouddhiste des ancêtres, ponctuée de nombreux festivals.
Les lieux de villégiature subissent des annulations de voyages. Certaines villes renoncent à des événements. C’est le cas du feu d’artifice prévu le 10 août sur la plage de Shirarahama (centre). L’accès à la plage a même été interdit aux baigneurs, comme à celle de Hiratsuka, dans le département de Kanagawa, au sud de Tokyo, ou encore celle d’Aoshima, à Miyazaki.
L’alerte a aussi donné lieu à une floraison de fausses informations sur les réseaux sociaux. Des messages ont annoncé le mégaséisme pour le 10, puis le 11 et maintenant le 14 août. Certains lisent dans la forme des nuages une annonce de la catastrophe.
« Après une secousse majeure, les allégations de “nuage de tremblements de terre” et les théories du complot sur les tremblements de terre provoqués artificiellement pullulent. Les gens doivent respirer un bon coup et éviter de propager de tels canulars », rappelle Kentaro Araki, chercheur à la JMA.
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