La tempête Boris a fait une sixième victime, dimanche 15 septembre, en Roumanie, dans la même région que les précédentes à Galati (sud-est), ont annoncé les secours, alors que des pluies exceptionnelles provoquent des inondations dans plusieurs pays en Europe centrale et orientale. La tempête a aussi provoqué dans ces pays des coupures d’électricité, des ruptures du réseau de transport et des évacuations d’habitants.
A la suite des « phénomènes qui se sont manifestés les jours précédents, dans la zone de Slobozia Conachi, une autre victime décédée a été identifiée, le nombre total de personnes décédées étant de cinq », ont-ils précisé dans un communiqué. « En raison des fortes précipitations, des inondations se sont produites » et ont touché dix-neuf localités dans toute la Roumanie, ont déclaré les services de secours. Des centaines de personnes ont été secourues.
Sept cents maisons ont été inondées dans le village de Slobozia Conachi, dans la région de Galati, selon son maire, Emil Dragomir, interrogé par la télévision locale Digi24, pour lequel il s’agit d’une « catastrophe d’une ampleur extraordinaire ». L’armée a déployé dix bateaux de sauvetage pour atteindre les habitants pris au piège à Pechea, un village particulièrement affecté. Des campements sont mis en place pour accueillir les sinistrés.
Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, est attendu dans la région et le président, Klaus Iohannis, a, dans un communiqué, « adressé ses condoléances aux familles endeuillées ». « Nous sommes une fois de plus confrontés aux effets du changement climatique, de plus en plus présents sur le continent européen, avec des conséquences dramatiques, a dit le chef de l’Etat. Nous devons continuer à renforcer la capacité à anticiper les événements météorologiques extrêmes, à alerter la population. » Le ministère de l’intérieur roumain a fait état de « plus 5 000 ménages et plus de 15 000 personnes touchés dans les comtés de Galati et de Vaslui ».
« Sol saturé »
En République tchèque, la police a signalé dimanche quatre personnes disparues : trois dans une voiture emportée par une rivière dans la ville de Lipova-Lazne, dans le nord-est du pays, et un homme emporté par un ruisseau en crue dans le Sud-Est. La situation est particulièrement grave dans le nord-est du pays, où une grande partie de la ville d’Opava a été évacuée en raison du débordement de la rivière du même nom. Dans le Sud, un barrage a été débordé et des villes et des villages situés en aval se retrouvent inondés.
La région de Moravie (nord-est) a déclaré l’état d’urgence. « Le sol est maintenant saturé, ce qui signifie que toute l’eau de pluie restera à la surface », a déclaré le ministre de l’environnement, Petr Hladik, sur X.
L’état d’urgence a également été déclaré à Bratislava, la capitale de la Slovaquie.
En Pologne, dans la ville de Glucholazy, à la frontière avec la République tchèque, la rivière Biala Glucholaska, en crue, est passée par-dessus les digues en inondant le centre-ville et les quartiers riverains. « On coule », a déclaré le maire de Glucholazy, Edward Szupryczynski, à la presse, en appelant les habitants à quitter les zones menacées.
Newsletter
« Chaleur humaine »
Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet
S’inscrire
Quelque 1 600 personnes ont dû être évacuées dans la région de Klodzko. Une personne est morte noyée dans cette région située à la frontière polono-tchèque, a déclaré dimanche matin le premier ministre polonais, Donald Tusk, qui, depuis samedi, parcourt le sud-ouest du pays, le plus touché par les inondations. Il a par ailleurs annoncé le déploiement de systèmes d’Internet satellite Starlink pour assurer la communication à des endroits qui en sont restés coupés. Selon un message qu’il a publié sur X, l’Ukraine a proposé dimanche à la Pologne l’envoi d’une centaine de sauveteurs.
Le passage frontalier polono-tchèque de Golkowice a été fermé samedi à la suite du débordement d’une rivière. La voie ferroviaire entre Prudnik et Nysa a été fermée au trafic, tout comme plusieurs routes de la région.
Le « pic n’est pas encore atteint » en Autriche
En Autriche, un pompier est mort en intervention pendant les inondations causées par la tempête Boris dans le Nord-Est, a annoncé dimanche Johanna Mikl-Leitner, la gouverneure de Basse-Autriche, classée en zone de catastrophe naturelle. Le trafic ferroviaire a été interrompu dans la nuit de samedi à dimanche dans une partie de l’Autriche et le métro de Vienne partiellement fermé à cause de la tempête. « La circulation des trains est interrompue sur la ligne ouest entre Amstetten et St. Valentin [Basse-Autriche] depuis dimanche, 1 h 15 », a précisé dimanche la compagnie nationale de chemins de fer (ÖBB) dans un communiqué.
Un service de bus de substitution est en place depuis dimanche matin 6 heures sur ce tronçon, le plus fréquenté du pays, qui relie Vienne à l’Allemagne. La gare de Melk, où se situe une abbaye classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, n’est pas desservie en raison des inondations. L’ÖBB n’attend pas d’amélioration avant lundi soir.
Dans la capitale, les pompiers sont intervenus environ 150 fois ces dernières vingt-quatre heures pour dégager des artères encombrées de débris ou pour pomper l’eau envahissant les caves, selon les médias locaux. La partie boisée du parc de Schönbrunn, le site le plus visité d’Autriche, a été fermée par mesure de sécurité, ont annoncé les secours à l’agence APA. Le service a été partiellement interrompu jusqu’à nouvel ordre sur deux lignes du métro proches de la rivière Wien, qui menace de sortir de son lit, selon APA.
Alors que le « pic n’est pas encore atteint », selon le chancelier Karl Nehammer, dans la région de Styrie, 4 000 foyers sont sans électricité. Dans les zones montagneuses de l’ouest, la neige entrave la circulation sur plusieurs axes et les secours recherchent un homme porté disparu après une avalanche. Le Tyrol est recouvert par endroits d’une couche pouvant aller jusqu’à un mètre, situation exceptionnelle à la mi-septembre, alors que des températures au-dessus de 30 degrés étaient enregistrées la semaine dernière.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé dans un message sur X sa « solidarité avec toutes les personnes touchées par les inondations dévastatrices » et a déclaré que « l’UE est prête à [leur] apporter son soutien ».