
Le Nouveau Front populaire (NFP) n’a pour l’instant accouché ni d’un candidat au poste de premier ministre ni même d’un candidat commun pour l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale. Point positif néanmoins : l’union des gauches s’est offert un mardi plus apaisé que ne l’avait été son lundi, entre guerre des communiqués de presse, ultimatums et tir de barrage des « insoumis » contre la candidature de Laurence Tubiana pour Matignon.
La journée de mardi 16 juillet a eu pour cadre les salles de réunion de l’Assemblée nationale les plus feutrées. Les présidents des quatre groupes parlementaires du NFP se sont réunis une heure, en fin d’après-midi, pour avancer sur une candidature commune à la présidence de l’Hémicyle. Le sujet devient brûlant puisque l’élection aura lieu jeudi. Le principe de la candidature unique a été réaffirmé, mais il ne faisait guère de doute, tant la seule chance de succès pour la gauche réside d’abord et avant tout dans son unité au moment du vote.
Chaque groupe a présenté son ou sa candidate et a argumenté sur les avantages et inconvénients : Boris Vallaud, député des Landes, président du groupe socialiste ; Cyrielle Chatelain, députée de l’Isère, présidente du groupe Ecologiste et social ; André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, président du groupe la Gauche démocrate et républicaine (GDR, où siègent notamment les communistes). Le groupe « insoumis » a, lui, proposé deux noms : celui de la présidente, Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne, et celui d’Eric Coquerel, député de la Seine-Saint-Denis, président de la commission des finances pendant la précédente législature.

Toujours pas de fumée blanche
Chez les socialistes, on veut croire que ça se joue entre Boris Vallaud et André Chassaigne, les deux seuls candidats, selon eux, à pouvoir rallier quelques voix au sein du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), voire plus au centre. Dans le nouveau groupe Ecologiste et social, renommé ainsi après l’arrivée des « purgés » de La France insoumise (LFI), on estime que l’heure de Cyrielle Chatelain est venue, à la faveur du refus par principe d’une candidature socialiste par les « insoumis ». « Ça peut être la bonne personne, au bon moment, au bon endroit, assure le député des Yvelines Benjamin Lucas (Génération. s), lui aussi membre du groupe, qui ne tarit pas d’éloges sur sa présidente. Cyrielle Chatelain, c’est la candidate de l’indépendance du Parlement. On peut toujours reprocher des choses aux écologistes, mais ils ont intrinsèquement une vraie culture parlementariste. »
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