Pourrait-il y avoir meilleur scénario ? Une finale de Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le Real Madrid, le 1er juin, à Londres, pour la dernière saison de Kylian Mbappé sous les couleurs rouge et bleu ; lui qui est pressenti pour venir grossir les rangs de la Maison blanche la saison prochaine. L’issue des demi-finales aller de la prestigieuse compétition européenne de football, les 30 avril et 1er mai, a laissé planer le doute sur ce casting idéal. A commencer par la présence du PSG au stade de Wembley dans un peu plus de trois semaines.
Battu (0-1) au Signal Iduna Park, le club de la capitale est en ballottage défavorable au moment de recevoir le Borussia Dortmund (BVB), mardi 7 mai à 21 heures, pour le deuxième acte de leur double confrontation. « On n’a plus rien à perdre », a reconnu Luis Enrique, l’entraîneur parisien, à l’issue du match aller. Pas question pour autant de céder au défaitisme. « Le groupe est extrêmement serein », a expliqué, dimanche, Kylian Mbappé, en marge d’un événement de son association, Inspired By KM, sur les Champs-Elysées.
Pour ce qui sera a priori son ultime rencontre de Ligue des champions à domicile, au Parc des Princes, avec le PSG, l’attaquant se dit « prêt à défendre les couleurs de [son] équipe ». Son capitaine, Marquinhos, s’est également voulu rassurant en conférence de presse : « Après le match [à Dortmund], on s’est dit qu’on pouvait faire mieux. Le coach a cadré cela et nous a montré la stratégie. » Une confiance, développe le Brésilien, qui vient du « travail » réalisé tout au long de la saison.
L’écart entre les deux formations est faible : un seul but. « On a une petite avance, rien de plus, rien de moins », concédait d’ailleurs le coach du BVB, Edin Terzic, après la victoire des siens. Au tour précédent, Paris était allé renverser le FC Barcelone sur ses terres (4-1), après s’être incliné à domicile à l’aller (2-3). Cette fois, le PSG a l’avantage du terrain au retour : une première depuis le début des phases à élimination directe de cette édition. « Ce qui nous donne de l’espoir ? Le Parc, nos supporteurs », insistait Luis Enrique.
Le 1er mai, le Signal Iduna Park et son célèbre « mur jaune » – la plus grande tribune debout d’Europe, où se massent les fans les plus fervents du Borussia – avaient tenu à la perfection leur rôle de douzième homme. Mais les plus de 3 000 Parisiens du déplacement outre-Rhin n’avaient pas été étrangers à cette « atmosphère exceptionnelle », louée par l’Asturien au coup de sifflet final. Ils ont chanté, crié, applaudi sans discontinuer bien au-delà des quatre-vingt-dix minutes de la rencontre. Mardi, ils seront près de 45 000 dans l’enceinte de la porte de Saint-Cloud, malgré des places qui s’échangent à prix d’or sur les plates-formes de revente de billets (de quelque 430 euros à plusieurs milliers d’euros).
Le Collectif Ultras Paris a sonné la mobilisation générale sur son compte X : « Cette confrontation tant attendue par tout un peuple doit finir en apothéose (…) nous appelons TOUT LE PEUPLE PARISIEN à ne faire qu’un seul corps », dans la ville comme dans les travées du Parc des Princes. « On doit rendre nos fans fiers et aller chercher cette finale », a martelé, de son côté, Luis Enrique.
Dortmund rêve d’une revanche
L’affaire ne sera pas simple, alors que le forfait de Lucas Hernandez contraint le club de la capitale à revoir ses plans en défense. Victime d’une rupture du ligament croisé du genou gauche au match aller, l’international français formait une charnière centrale solide, complémentaire et, surtout, expérimentée avec Marquinhos.
Pour le remplacer, Luis Enrique fera-t-il confiance à Beraldo, 20 ans, qui a montré des limites face à Barcelone ? A Danilo, qui manque parfois de vitesse et de mobilité ? Ou à Milan Skriniar, qui n’a joué qu’un seul match complet depuis son retour après trois mois d’absence et une opération de la cheville ? Ce choix est d’autant plus important que, compte tenu du résultat du match aller, le PSG devra impérativement marquer et sera sans doute plus exposé aux contre-attaques.
« L’objectif n’est pas de l’emporter avec deux buts d’écart, mais de l’emporter (…). On peut marquer deux buts en trois minutes, mais aussi subir, il faut jouer 100 % concentrés en attaque ou en défense, a fait valoir l’entraîneur du PSG. Si on prend un but, ce n’est pas grave – on s’est qualifiés contre Barcelone – et si on met un but, ça change l’attitude de nos adversaires. »
« On va aller [à Paris] pour gagner, même si on sait qu’un match nul peut nous suffire », a promis, quant à lui, Edin Terzic. Samedi, le coach allemand a accordé un peu de répit à ses troupes, faisant tourner son effectif et laissant Jadon Sancho, Julian Brandt, Karim Adeyemi, ou encore Niclas Füllkrug – le buteur de la première manche –, sur le banc au coup d’envoi de la rencontre de Bundesliga contre Augsbourg (victoire 5-1). L’attaquant Sébastien Haller, qui n’avait pas foulé la pelouse du Signal Iduna, le 1er mai, en raison d’une cheville douloureuse, fait par ailleurs partie du groupe pour le déplacement à Paris.
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Dortmund, vainqueur de l’édition 1997, rêve aussi de rallier la finale de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2013. Cette année-là, déjà à Wembley, le BVB avait fini par s’incliner dans un duel 100 % germanique face au Bayern Munich (1-2).
Mardi soir, le Borussia s’offrira-t-il une chance de prendre sa revanche dans l’enceinte londonienne ou Paris sera-t-il une fête ? Par optimisme, le coach des Rouge et Bleu penche pour la seconde option. En tout cas, il l’a promis à un jeune supporteur croisé ce week-end à la sortie de l’entraînement au Campus PSG à Poissy (Yvelines). « S’il te plaît, au match retour essaie de tout faire pour gagner. » Un signe de tête puis, ces quelques mots de Luis Enrique, dans la langue de Molière : « On va gagner. » C’est dit, maintenant il n’y a plus qu’à.