
Moussa (tous les prénoms ont été changés) donnait régulièrement des nouvelles du front par WhatsApp. Puis, après l’attaque contre son détachement à Dioura, dans le centre du Mali, le 23 mai, lors de laquelle une quarantaine de soldats ont été tués par les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), Awa, sa mère, n’a plus reçu aucun message. « J’ai d’abord essayé d’en savoir plus auprès des autorités. Je n’ai obtenu aucune réponse », explique-t-elle.
Près d’un mois plus tard, deux militaires se présentant comme des membres du service social de l’armée débarquent chez elle. « Ils m’ont annoncé que mon fils était tombé au champ d’honneur et qu’il s’était battu pour la défense de la nation jusqu’à son dernier souffle », raconte Awa. Les visiteurs ne lui en disent pas davantage, refusant notamment de lui dire où est enterré son fils. Ils lui donnent un sac de riz, quelques vivres, une enveloppe de 100 000 francs CFA (environ 150 euros) et lui promettent une aide financière « sur le long terme ». « Depuis, je n’ai plus d’informations », dit-elle, dépitée.
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