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Azahriah, la pop star hongroise qui défie Viktor Orban

by Marko Florentino
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Tranquille. A vingt-quatre heures du plus gros concert jamais organisé en Hongrie, Azahriah traîne, insouciant, avec quelques amis au milieu du stade Puskas, cette gigantesque enceinte sportive construite en 2019 à l’initiative du premier ministre, Viktor Orban, en plein cœur de Budapest. La plus célèbre pop star de l’histoire de ce pays d’Europe centrale s’apprête alors, à 22 ans seulement, à remplir les lieux trois soirs de suite, vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 mai. Malgré les cent trente mille spectateurs attendus, les techniciens occupés à abaisser en urgence la scène, trop haute, et les musiciens qui font les balances en retard, Attila Bauko, le vrai nom d’Azahriah, assure « ne pas avoir le trac ». Alors que toute la Hongrie se demande si ce jeune chanteur brun et fluet à l’esprit contestataire sera à la hauteur des attentes, lui s’inquiète surtout de savoir s’il a besoin de tickets pour manger à la cantine.

Les médias gouvernementaux affirment alors depuis deux jours que ses fans « se revendent les billets massivement sur Internet » et lui prédisent un bide. « C’est n’importe quoi, au mieux vous verrez quelques sièges vides », commente le chanteur, goguenard. La suite lui a donné raison, le petit gars venu des quartiers nord de Budapest a bien rempli le stade ces trois soirs de la fin mai. « Aucun groupe n’a jamais réussi à faire ça en Hongrie », avait vanté en amont son manageur, Gergely Tóth.

Non content de remplir le Puskas, Azahriah a fait entonner une de ses chansons les plus subversives, Four Moods 2. « Si je vous disais ce que je pense, ça serait politiquement incorrect/Si je disais que la misère et les crampes d’estomac/C’est parce qu’on t’a volé et qu’on t’a craché au visage des dizaines de fois/vous pourrez toujours vous agenouiller comme des conservateurs/Sache que mon avenir et votre argent ne vont pas de pair », clame-t-il dans ce titre dont le clip, qui cumule près de trois millions de vues sur YouTube (pour un pays de dix millions d’habitants), moque la propagande de Viktor Orban à coups d’images de Charlie Chaplin singeant Adolf Hitler.

Autodidacte qui a tout appris sur Internet, Attila Bauko est devenu en trois ans de carrière et six albums le symbole du rejet grandissant par la jeunesse hongroise du dirigeant nationaliste au pouvoir depuis quatorze ans, le seul qu’elle ait connu.

Né en 2002, Azahriah n’avait que 8 ans quand Viktor Orban est devenu premier ministre, en 2010. Mais ce rejeton de la classe moyenne fait désormais paniquer la Fidesz, le parti d’Orban, inquiet qu’il plaise tant à ses propres électeurs, à la manière du phénomène Taylor Swift avec l’électorat trumpiste aux Etats-Unis.

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