
Lundi 9 juin, Béatrice Brugère est l’invitée de Jean-Jacques Bourdin sur l’antenne de Sud Radio. Elle vient parler de la réponse de la justice face aux violences des supporteurs du Paris Saint-Germain, commises en marge de la victoire de leur club en Ligue des champions, samedi 31 mai. « Vous êtes maintenant l’un des magistrats les plus célèbres de France », introduit le journaliste. Elle lève les yeux au ciel, dans un mélange de coquetterie flattée et de fausse modestie surjouée.
Si la secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats FO depuis 2014 n’est pas la plus reconnue des magistrats, elle est assurément l’une des plus connues. En tout cas, du grand public. Deux jours plus tard, elle est sur le plateau des « Grandes gueules » de RMC pour revenir sur le drame de la mort du jeune Elias, poignardé à Paris, le 24 janvier, de plusieurs coups de couteau pour avoir refusé de donner son portable à ses agresseurs.
A chaque fois, la médiatique magistrate redit que « tout le système judiciaire français est à revoir », « qu’on ne peut plus sanctionner », ni « mettre des peines de prison » car la « peine de prison est discréditée par les magistrats eux-mêmes ». La petite musique de Béatrice Brugère est dans l’air du temps, celui du tout-répressif, et de la réponse pénale qui fait mal. Elle occupe, presque seule, un créneau pour lequel la demande médiatique n’a jamais été aussi forte. « C’est une très bonne cliente pour les plateaux de télé. Elle a une vraie technicité de la chose judiciaire, et en même temps elle n’a pas peur de débattre », résume le socialiste Jean-Jacques Urvoas, l’ancien garde des sceaux (2016-2017), qui l’a longtemps « pratiquée ».
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