Brest tombe à Lyon à l’issue d’un match complètement fou

Sept buts, deux joueurs exclus et un penalty au bout de 16 minutes de temps additionnel : l’Olympique lyonnais a battu Brest 4-3 au terme d’un match fou, dimanche 14 avril, lors de la 29^e journée de Ligue 1. Grâce à ce succès arraché dans son Groupama Stadium face au dauphin de L1, Lyon remonte à la 7^e place, un exploit lorsque l’on se souvient que le club luttait pour sortir de la zone de relégation il y a encore quelques semaines.

C’est donc un penalty d’Ainsley Maitland-Niles, au bout de la nuit, qui permet à l’OL de remporter l’un des plus beaux matchs de la saison de Ligue 1 et d’entretenir son rêve européen, en revenant à deux longueurs de Lens (6^e).

La fin de cette rencontre, très électrique, avec deux cartons rouges, a aussi été marquée par la sortie sur blessure de l’attaquant Alexandre Lacazette après une rude sortie du gardien brestois Marco Bizot, qui a provoqué le penalty accordé par l’arbitre Mathieu Vernice après consultation de la VAR (90 + 16).

Bien avant ce dénouement spectaculaire, les Lyonnais avaient ouvert la marque par Corentin Tolisso après un coup franc de Saïd Benrahma mal négocié par la défense de Brest (18^e), le deuxième but cette saison pour Tolisso en vingt et une apparitions.

Mais, après la pause, le Stade brestois, décidément impressionnant cette saison, a renversé la situation en une poignée de minutes. Steve Mounié a remis les deux équipes à égalité en reprenant de la tête un coup franc de Romain Del Castillo (1-1, 60^e). Spécialiste du jeu aérien, Mounié a inscrit cette saison cinq de ses six buts de la tête et à peu près 50 % de ses buts en carrière de cette manière.

Lacazette déterminant

Formé à l’OL sans n’y avoir jamais eu sa chance en professionnel, l’ancien Rennais Romain Del Castillo a ensuite inscrit un doublé. Outre sa passe décisive à Mounié, il a donné l’avantage aux Bretons en transformant un coup franc direct (2-1, 64^e) avant de porter le score à 3-1 en concluant une belle action collective partie du camp brestois et qui a mis hors de portée la défense lyonnaise (67^e).

C’est le capitaine lyonnais, Alexandre Lacazette, qui a encore été déterminant dans la remontée de l’OL. Le buteur rhodanien a relancé son équipe grâce à son quinzième but cette saison en L1, après un centre délivré de l’aile droite par Rayan Cherki, à peine entré en jeu. Revenus à 3-2, les Lyonnais n’ont pas lâché, et c’est le défenseur argentin Nicolas Tagliafico qui a égalisé à 3-3 d’un tir croisé du gauche après une nouvelle passe de Cherki (79^e). Ce dernier a eu une balle de but au bout du pied, mais il a envoyé le ballon au-dessus malgré une position très favorable (84^e).

En fin de partie, Tagliafico et Pierre Lees-Melou ont été exclus après une échauffourée (86^e), avant que Lacazette n’obtienne ce fameux penalty transformé par Maitland-Niles pour son premier but en Ligue 1 en 18 apparitions.

« On est pris pour des imbéciles »

« Tout est possible avec cette équipe », a déclaré l’entraîneur de Lyon, Pierre Sage, à l’issue de la rencontre. « On est passé par beaucoup d’émotions en très peu de temps sur ce match. On a eu le sentiment de vivre quelque chose d’extraordinaire. Je me souviendrai longtemps de ce match, les spectateurs aussi », s’est-il réjoui. Mais l’OL s’inquiète à présent de la blessure de Lacazette, évacué sur civière, et de la durée de son éventuelle indisponibilité en vue de la finale de la Coupe de France contre le PSG et de la suite du championnat, avec des matchs à jouer à Paris, contre Monaco et Lille. « Il n’était pas dans le vestiaire quand je suis rentré, mais nous allons l’accompagner pour qu’il revienne au plus vite », a confié Pierre Sage.

Côté brestois, le scénario de la soirée et les décisions arbitrales sont difficiles à digérer. « On est pris pour des imbéciles. C’est une soirée difficile, mais on en a vécu d’autres cette saison, déjà. Nous avons été quelques fois malmenés par des décisions défavorables, mais c’est le football d’aujourd’hui », a déclaré l’entraîneur brestois, Eric Roy, évoquant notamment une main non sifflée dans la surface de réparation de l’Irlandais Jake O’Brien à la 16^e minute, ou le second carton jaune reçu par Lees-Melou, synonyme d’exclusion.

« Je retiens néanmoins que nous avons livré un très bon match, mais qu’à 3-1 on doit être capable de fermer le match. Nous aurions dû garder plus de lucidité et de maîtrise. Mon groupe est généreux, mais il a du mal à gérer les émotions », a aussi analysé Eric Roy, dont l’équipe conserve sa deuxième place avec une longueur d’avance sur Monaco (3^e), qui doit affronter Lille le 24 avril pour le compte de cette 29^e journée.

Bonne opération de Nantes et Montpellier

Dans une journée de Ligue 1 amputée aussi des matchs du Paris Saint-Germain (à Lorient) et de Marseille (contre Nice), décalés pour les préserver en vue de leurs confrontations européennes de la semaine à venir, Nantes et Montpellier se sont donné de l’air dans la course qu’ils mènent pour le maintien.

Grâce à sa victoire au Havre, obtenue dans le temps additionnel après un but inscrit par Kader Bamba (1-0, 90+2), Nantes avec 31 points, compte trois longueurs d’avance sur Le Havre (15^e) et cinq sur Lorient (16^e), barragiste virtuel.

Montpellier (13^e avec 33 points) a aussi fait une opération intéressante, obtenant le match nul sur la pelouse de la lanterne rouge, Clermont (1-1), après avoir été mené 1-0. Les Auvergnats, qui peuvent encore mathématiquement se maintenir, sont en fâcheuse posture. Avec 22 points, ils sont à nouveau décrochés derrière Metz (17^e, 26 points), victorieux de Lens vendredi (2-1).