« C’était thème Méditerranée, il y avait des sénateurs romains et des Brice de Nice »

Les enfants ont leurs goûters costumés, moitié Spider-Man, moitié Harry Potter. Les boomeurs, leurs soirées années 1970 (un pantalon patte d’eph’et un collier à fleurs feront l’affaire). Dans l’entre-deux, les milléniaux – nés entre 1980 et la fin des années 1990 – passent plus de temps à gamberger sur le thème de leur soirée déguisée qu’à fabriquer leur panoplie. Pensez : « sept péchés capitaux », « année de votre naissance », « première lettre de votre prénom », « théories du complot », « surréalisme »…

C’est pour eux que les boutiques de déguisements ont revu leurs sites de vente en ligne pour y créer des sections « stations de métro » ou « lettres de l’alphabet ». Interrogez les magasins de location de costumes, ils s’esbaudiront de cette clientèle de rêve, se réjouiront de ces quadras qui « y vont carrément », avec plus de pouvoir d’achat et moins de complexes qu’à 20 ans, et qui ont plus d’occasions de faire la fête et moins de souci des apparences que leurs parents.

A quoi on les reconnaît

Les fêtes « stations de métro » ou « mythologies » leur sont aussi habituelles que les soirées chapeaux pour leurs grands-parents. Ils choisissent des thèmes très précis (soul train plutôt que soirée disco) ou très pointus (« utopies, dystopies et britneyspies ») et raffolent des mélanges (« italo-disco »). Ils précisent que d’habitude ils n’aiment pas les fêtes déguisées, mais ils ont quand même passé un mois à préparer leur tenue. Ils sont allés à une soirée à thème « Burning Man » mais pas au festival du même nom.

Ils ont découvert que « Gatsby le magnifique », avant d’être un thème de soirée, avait eu une jolie carrière littéraire et cinématographique. Ils se sont déjà rendus à un mariage à thème « viking », trouvent qu’avoir des palettes chromatiques comme consigne vestimentaire est un strict minimum. Ils ont couru le marathon du Médoc déguisés en Blues Brothers mais seraient incapables de placer Mardi gras sur un calendrier à un mois près. Pendant leurs fêtes déguisées, ils passent plus de temps à expliquer leur costume qu’à le garder sur eux. Ils prennent leurs photos en début de soirée.

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