C’est le roi des côtes d’Azur et amalfitaine réunies. Pas très grand, mais opulent. Parfumé comme un bigaradier, mais plus dégarni qu’un oranger, « on voit le ciel à travers sa frondaison », souligne Philippe Rigollot, jardinier à Menton et auteur du Citron de Menton (ROM, 2005). Hiver comme été, Citrus limon parade sur les promenades, fréquente les terrasses des palaces, s’affiche à Saint-Trop’, San Remo, Naples ou Sorrente, se sent chez lui à Versailles comme à la Villa Medicis.
Menton lui organise une fête en jaune chaque année et il a même été retrouvé sur des fresques murales des ruines de Pompéi. « Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le citronnier représentait un signe extérieur de richesse, rappelle Philippe Rigollot. Il était rare, il était cher, capable de produire des fleurs délicieusement odorantes et des fruits dorés que personne ne connaissait. »
Mais Citrus limon sait aussi vivre à l’étroit. « Il peut rester dans le même pot très longtemps », lui reconnaît le jardinier, pour peu que son propriétaire lui offre une petite coupe tous les deux ans. A Versailles, certains s’épanouiraient en pot depuis quarante ans. Citrus limon s’acclimate donc bien à la vie sur les terrasses, ponts et balcons.
Pourvu qu’il ait sa dose d’UV, de quoi boire et un voile d’hivernage pour le couvrir avant les premières gelées. Car cet agrumier viendrait d’Inde, selon Philippe Rigollot. « C’est un végétal tropical, habitué au rythme des moussons, des pluies suivies de sécheresse. » Plus cigale que fourmi, Citrus limon grandit vite, offre ses premiers fruits à 7 ans révolus, quand il en faut le double au mandarinier ou au clémentinier pour commencer à produire.
Il en existe plusieurs dizaines de variétés. Le Meyer donne des citrons doux et sucrés, celui de Menton se conserve très bien et l’Eureka se sert pressé. Tous préférant les sols légèrement acides, mieux vaut les choisir greffés sur un pied adapté à leur terre d’accueil. Philippe Rigollot conseille « le bigaradier comme porte-greffe pour des terres calcaires et le Poncirus pour les climats froids ».
En pot, il suffira de leur ajouter un peu de terre de bruyère et de les poser sur des sols pavés, si possible foncés pour les mettre en valeur. A côté d’un pin ou d’un cyprès, ils évoqueront la Toscane et, dans une céramique couleur azur, face à la mer ou sur un fond bleu, ils pourront se croire à Capri.
Zone de prédilection Toutes les zones atlantiques et méditerranéennes et les sols acides.
Floraison Mars – avril, production sept mois plus tard.
Entretien Apporter de l’engrais trois fois par an, en mars, juin et septembre, pailler l’été pour protéger de la sécheresse, couvrir l’hiver si les températures baissent en deçà de 5 °C.
Aime Le plein soleil.
N’aime pas Le vent.