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Comment la parité a reculé à l’Assemblée nationale

by Marko Florentino
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Le député (Rassemblement national) du Nord Sébastien Chenu, au micro, à l’Assemblée nationale, le 18 juillet 2024.

Le nombre de femmes à l’Assemblée nationale diminue. Encore. Seulement 208 vont siéger à l’issue des élections législatives de juillet, soit 36 % des députés. Elles étaient 215 en 2022, et 224 en 2017. Cette baisse est une curiosité par rapport aux Parlements des autres pays, où les effectifs se féminisent.

Les partis la justifient par « l’urgence » d’une campagne éclair. Difficile de trouver autant de femmes que d’hommes « avec des investitures à décider en quarante-huit heures », tente d’expliquer Kévin Pfeffer, le trésorier du Rassemblement national (RN).

« Quand une élection est perçue à très fort enjeu, les partis ont tendance à investir moins de femmes candidates, à l’exception de ceux qui sont engagés pour la parité depuis leur création comme les Verts », analyse Réjane Sénac, directrice de recherche au CNRS et autrice d’un Que sais-je ? sur le sujet (PUF, 2008). Les formations politiques choisissent plutôt de reconduire leurs députés sortants. Les femmes sont également moins représentées dans les commissions d’investiture des partis. Une dynamique d’entre-soi masculin peut par conséquent se créer, où des hommes investissent d’autres hommes.

La France a longtemps été un cancre de la parité. Les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1944. Elles ont quasiment disparu de l’Assemblée nationale pendant les mandats du général de Gaulle. Les lois « parité » des années 2000 ont contribué à améliorer la situation, en introduisant par exemple des retenues de subventions publiques pour les partis investissant trop peu de femmes lors des élections législatives.

Des disparités entre partis

Reste un imaginaire « viriliste » du pouvoir, selon Sandrine Lévêque, professeure de science politique à l’université de Lille et autrice avec Catherine Achin de Femmes en politique (La Découverte, 2006). « Le rôle de député s’est imaginé sous la IIIe République, alors que les femmes étaient exclues. » Sont valorisées des qualités vues comme masculines : « La compétence technique, parler fort, s’imposer. » Imaginaire dont se saisit le président de la République, Emmanuel Macron, avec des photos à la salle de sport et un entourage de conseillers très masculin.

Il y a néanmoins une forte différence entre les partis. La France insoumise a choisi des candidats de manière strictement paritaire aux législatives de juillet, quand Les Républicains n’ont investi que 32,8 % de femmes, et Eric Ciotti… 17,5 %. La coalition présidentielle a désigné 6,3 % de femmes en moins aux législatives de 2024 qu’à celles de 2017.

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