
Gaëtan avait 18 ans lorsqu’il a commencé à perdre ses cheveux. « Cela a commencé par se creuser au niveau des golfes, puis cela s’est dégarni à l’arrière », se remémore le jeune homme, âgé aujourd’hui de 26 ans, qui n’a souhaité donner que son prénom. Pendant des années, il a camouflé sa calvitie précoce avec une routine capillaire. « Tous les matins, pendant trente minutes, j’appliquais une poudre densificatrice sur le haut du front, les contours étaient nickel. » Mais, dès qu’il faisait du sport ou allait à la piscine, il craignait que ses efforts s’effacent en une fraction de seconde.
En 1990, les Français non atteints de calvitie étaient 44 % à déclarer perdre leurs cheveux, selon une enquête de l’IFOP parue en 2015. Vingt-cinq ans plus tard, ce chiffre atteignait les 76 %. La perte de masse capillaire est passée « d’un phénomène encore minoritaire à un phénomène sociétal », rapporte l’étude. Chez les 18-34 ans, en particulier les hommes, l’inquiétude d’une chute chronique de cheveux gagne du terrain.
Parfois, cette anxiété vire à l’obsession. A partir de ses 22 ans, Jordan (son prénom a été modifié), 26 ans, a commencé à se dégarnir en haut du crâne. Tous les soirs, devant le miroir, il scrutait méticuleusement son implantation capillaire, se plaignant sans cesse de sa perte de cheveux. « Ma copine de l’époque n’en pouvait plus, je ne parlais que de ça », continue Jordan, dont la calvitie précoce a vraiment ébranlé sa confiance en lui.
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