
Il aime raconter qu’au début de l’été un conducteur à bord de sa voiture l’a salué d’un grand « Bravo monsieur le maire pour la mesure sur les résidences secondaires ! ». Jean-Charles Orsucci, édile de Bonifacio, s’enorgueillit d’être le premier élu de Corse à se saisir d’une toute nouvelle disposition législative qui permet d’interdire la construction de résidences secondaires. « Ici, je suis identifié comme LE macroniste de Corse, or je suis le premier à mettre en place cette servitude. Ça me surprend, compte tenu de ce qui se dit sur cette île, d’entendre des maires nationalistes affirmer “On le fera, mais plus tard”. C’est courageux ce que j’ai fait », plastronne-t-il.
Dans sa ville, où près de six logements sur dix sont des résidences secondaires, où il ne reste plus que 50 hectares de terrains à construire, et « où la spéculation écarte les locaux de l’accession au foncier pour construire leur maison », l’élu espère que cette obligation fera baisser les prix et assume le « risque de déplaire politiquement » à ceux qui vendront moins cher leur terrain, aux agents immobiliers et aux promoteurs. « Ce n’est pas la même chose de vendre une villa de 500 mètres carrés à Sperone ou de construire la maison de l’instituteur. Les gens du bâtiment ne rouleront plus en Porsche Cayenne », plaisante-t-on dans son entourage.
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