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Des mains rouges taguées sur le Mémorial de la Shoah et plusieurs façades à Paris

by Marko Florentino
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Des graffitis représentant des « mains rouges » ont été peints lundi soir sur le Mur des Justes, situé à l’extérieur du Mémorial de la Shoah à Paris, s’est indigné, mardi 14 mai, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), dans un message publié sur le réseau social X. Yonathan Arfi a accompagné son message d’une photo représentant une vingtaine de paumes rouges peintes sous les plaques listant les noms de Justes ayant sauvé des juifs pendant la seconde guerre mondiale.

« Quels que soient les auteurs, cette dégradation du Mémorial de la Shoah, symbole des mains ensanglantées des terroristes qui ont lynché deux soldats israéliens en octobre 2000, résonne comme un cri de ralliement haineux contre les juifs », ajoute le président du CRIF qui juge « abject » ce graffiti.

Le président Emmanuel Macron a dénoncé sur X « l’atteinte à la mémoire à la mémoire de ces héros comme à celle des victimes de la Shoah ». « La République, comme toujours, demeurera inflexible face à l’odieux antisémitisme », a-t-il ajouté.

Une dizaine d’autres lieux ont également été tagués dans le quartier du Marais, du « type écoles ou crèches », a fait savoir dans la soirée à l’Agence France-Presse Ariel Weil, le maire (Parti socialiste) de Paris Centre, secteur qui regroupe les quatre premiers arrondissements de la capitale.

Le Mur des Justes, situé dans l’allée qui jouxte le Mémorial, porte les noms de plus de 3 900 hommes et femmes qui, au péril de leur vie, ont contribué au sauvetage de juifs en France pendant la guerre, rappelle le Mémorial sur son site Internet. Ces personnes ont reçu le titre de Juste parmi les nations, décerné par le Mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, depuis 1963.

« La plus grande des ignominies »

Mardi soir, plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles des élus parisiens, le président du CRIF, et la rabbin et écrivaine Delphine Horvilleur, se sont rassemblées devant le Mur des Justes pour dénoncer un acte de « profanation ». « Toucher à la mémoire des Justes, c’est toucher à la mémoire de la République », a lancé Sarah Aizenman, la présidente du collectif Nous vivrons à l’initiative du rassemblement.

« Touche pas à la mémoire », « Qui sauve une vie sauve l’humanité toute entière », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants qui se sont réunis dans le calme avant d’entonner La Marseillaise et La Hatikvah, l’hymne israélien.

« Profaner le Mur des Justes est la plus grande des ignominies qu’il ait été possible de commettre », a dénoncé Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, venu dire son « effroi » vis-à-vis de cette « profanation » qui lui a rappelé celle du cimetière de Carpentras en 1990. « Cet acte est la lâcheté même. Ce n’est pas une dégradation, c’est une profanation », a renchéri Patrick Klugman, président du Comité français pour Yad Vashem.

« Nous allons porter plainte systématiquement »

La maire de Paris, Anne Hidalgo (Parti socialiste), a dit avoir procédé au signalement à la procureure de Paris de ces actes « inqualifiables » et « potentiellement constitutifs du délit d’injure publique à caractère antisémite ». « Nous allons porter plainte systématiquement dans tous les endroits où ces symboles seront posés », a ajouté Emmanuel Grégoire.

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Le symbole des « mains rouges » avait été au cœur d’une polémique à la fin d’avril lorsque des étudiants de Sciences Po Paris avaient exhibé leurs paumes peintes en rouge devant l’école, comme un appel au cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon eux. Mais plusieurs voix s’étaient élevées pour dénoncer une allusion au lynchage de deux soldats israéliens à Ramallah en 2000 par des Palestiniens.

« A tous ceux qui disaient que les mains rouges n’étaient pas un symbole antisémite (…), les voilà apposées sur le Mur des Justes », a écrit sur X la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. La ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a dénoncé une « indignité absolue ».

La cheffe de file du Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a dénoncé « l’infâme banalisation d’un antisémitisme assumé » et Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise aux européennes, a jugé la dégradation « insupportable et inadmissible ». Sur le réseau social X, le recteur de la Grande Losquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, s’est dit « indigné » par ce « vandalisme ».

Cet acte s’inscrit dans un contexte de flambée des actes antisémites (+ 300 %, à 366, selon le premier ministre, Gabriel Attal). Il a soulevé une vive émotion au sein de la communauté juive, d’autant plus forte que les graffitis ont été découverts le jour anniversaire de la rafle dite « du billet vert », qui avait constitué la première arrestation massive de juifs le 14 mai 1941 à Paris. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a dénoncé un « odieux outrage à la mémoire de millions de personnes mortes pendant la Shoah » et le Congrès juif mondial a condamné sur X un « vandalisme antisémite ».

Le Monde avec AFP

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