« Des sabotages nocturnes » touchant les réseaux de fibre optique de plusieurs opérateurs français ont été commis dans la nuit de dimanche à lundi dans six départements, a appris, lundi 29 juillet, l’Agence France-Presse de source policière. Paris, cœur des Jeux olympiques (26 juillet-11 août), n’est pas touché, a ajouté la même source, en précisant que les départements concernés sont les Bouches-du-Rhône, l’Aude, l’Oise, l’Hérault, la Meuse et la Drôme. Selon Le Parisien, qui cite également des sources policières, ces dégradations n’ont pas été revendiquées.
A la suite de ces dégradations, une enquête a été ouverte des chefs d’association de malfaiteurs, de détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation et d’atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée, a annoncé le parquet de Paris. La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée s’est saisie de l’affaire.
D’après les sites Downdetector et Zone-Adsl, qui répertorient les pannes signalées par des internautes, des difficultés étaient signalées dans la matinée sur les réseaux d’Orange, SFR ou encore Bouygues, mais principalement sur celui de Free. Dans un message posté lundi matin sur le réseau social X, Free Pro, la division destinée aux entreprises de l’opérateur, signalait un « ralentissement significatif ». La situation semblait revenir à la normale en fin de matinée, avec un nombre de signalements en forte baisse.
Ces actes de vandalisme ont principalement touché le réseau en fibre optique longue distance de SFR, l’un des deux plus importants de France avec celui d’Orange, a expliqué au Monde un porte-parole de l’opérateur. Cette infrastructure, sorte d’autoroute de fibre optique, sillonne toute la France et est louée par de nombreux autres groupes de télécoms pour y faire transiter leurs données, ce qui explique que plusieurs opérateurs aient signalé des difficultés dans l’acheminement de leur trafic Internet depuis cette nuit. Le réseau d’Orange, le prestataire télécoms des JO de Paris 2024, n’a pas été touché par ces actes de vandalisme, selon un porte-parole du groupe.
Plusieurs précédents en France
Malgré ces câbles sectionnés, le trafic Internet n’est pas totalement coupé. Les opérateurs arrivent à emprunter des chemins alternatifs pour écouler leurs données, permettant ainsi de limiter les effets pour les clients. « Les liaisons fonctionnent via des chemins de secours, mais la latence sera plus élevée durant quelques heures », explique, sur X, Nicolas Guillaume, président et cofondateur de Netalis, un opérateur pour les entreprises. Certaines antennes de téléphonie mobile des départements touchés par ces actes de vandalisme, qui sont reliées entre elles par de la fibre optique, ont aussi connu des dysfonctionnements.
Selon SFR, ses équipes de techniciens sont déjà sur place. Les travaux de soudure des câbles sectionnés devraient prendre plusieurs heures.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un incendie criminel avait déjà endommagé une antenne-relais et un nœud de raccordement de fibre optique près de Toulouse. Un graffiti « No J.O. » avait été retrouvé à proximité. Cet acte de vandalisme a été revendiqué par un site local d’ultragauche, mais le parquet de Toulouse appelait, en fin de semaine, à la prudence, n’écartant pas la possibilité d’une revendication opportuniste.
En avril 2022, une série de coupures sur plusieurs câbles de fibre optique avaient provoqué des perturbations importantes du réseau. Une enquête sur ces faits est toujours en cours.