Table of Contents
LA LISTE DE LA MATINALE
Samedi 1er juin, le grand rendez-vous artistique annuel déferle de Paris à Rouen avec un programme officiel de douze projets portés par des artistes ultramarins et une multitude de propositions off : opéra dans un salon de coiffure, randonnée artistique, performance de sleep-streaming… En voici une sélection.
Dans le programme officiel
« Koropa », une traversée jusqu’à Mayotte
C’est une expérience immersive d’une nuit à l’autre : le film Koropa, de l’artiste Laura Henno, sera projeté en plein air dans le parc de Belleville, à Paris, tout en invitant les spectateurs à une traversée nocturne, illégale et haletante entre les Comores et Mayotte, sous le regard inquiet de Patron, jeune garçon et apprenti passeur. Embarqués dans le dilemme moral du film, qui navigue entre fiction et documentaire, les spectateurs seront au passage conviés à réfléchir sur le droit de la mer dans l’archipel français de l’océan Indien… avec pour phare la tour Eiffel, avec vue panoramique sur la capitale.
De 22 heures à 2 heures, parc de Belleville (entrée rue Julien-Lacroix et rue Piat), Paris 20e.
Fleurets et violons dans le sillage du « Chevalier de Saint-George »
Né en Guadeloupe et mort à Paris au XVIIIe siècle, Joseph Bologne de Saint-George, dit le « Chevalier de Saint-George », fut musicien, compositeur et escrimeur sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Saint-George en mouvement(s) : Chevalier virtuose entremêlera musique baroque, danse contemporaine et escrime dans une performance en trois volets orchestrée par le violoniste Romuald Grimbert-Barré et la chorégraphe Johana Malédon, qui revisitera le parcours singulier d’un homme, esclave de naissance, devenu libre et éduqué, et dont Paris tomba sous le charme au siècle des Lumières.
Quatre performances de 35 minutes (19 h 30, 20 h 30, 21 h 40 et 22 h 45) au Carreau du Temple, 4, rue Eugène-Spuller, Paris 3e.
Sous un titre qui emprunte à une locution créole évoquant la joie festive et collective, Wélélé !!!, Kenny Dunkan, originaire de Guadeloupe, mêlera esprit émancipateur du carnaval et dynamique libertaire de la glisse dans une grande performance déambulatoire. Des dizaines de skateurs se transformeront en beatbox humaines, chacun émettant le chant nocturne d’une créature différente pour former un vaste sound system mobile. Derrière le déferlement de skateurs, une double visibilisation sera en jeu : la dimension désormais multiculturelle de ce sport urbain, longtemps associé à la jeunesse blanche californienne, et le rappel de l’accession du skateboard au rang de discipline olympique.
Il vous reste 73.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
