L’audience du procès des viols de Mazan devrait reprendre mardi, le principal accusé, Dominique Pelicot, étant en principe de retour après une absence de plus d’une semaine en raison de son état de santé, a annoncé son avocate, lundi 16 septembre au soir. « On a reçu un message du président [de la cour] faisant valoir que Dominique Pelicot sera présent à l’audience demain [mardi] avec des conditions particulières d’adaptation, à savoir : séquençage des auditions et temps de repos régulier », a affirmé Béatrice Zavarro à l’Agence France-Presse.
L’audience avait été à nouveau suspendue lundi matin en raison de l’absence de M. Pelicot, qui est malade et ne s’est pas présenté dans le box des accusés. Le retraité de 71 ans « refus[e] son extraction, évoquant des problèmes de santé qui ont été constatés [dimanche] dans le cadre d’une extraction » de sa cellule, avait déclaré le président de la cour, Roger Arata.
En suspendant l’audience, il avait diligenté une nouvelle expertise médicale « dans la journée » effectuée par « un collège d’experts » composé d’un médecin légiste et d’un clinicien « pour faire un point. Qu’ils puissent nous renseigner sur la compatibilité de M. Pelicot à comparaître ». L’accusé principal avait subi dimanche un scanner et souffrait d’un « calcul rénal, d’une infection rénale et d’un problème au niveau de la prostate », a précisé M. Arata.
Situation « anormale »
« Les mots manquent pour exprimer à quel point la situation où nous nous retrouvons ce matin est anormale. Il y a des personnes dont le travail est de s’assurer que M. Pelicot est en état d’assister à son procès », a estimé à l’audience l’un des avocats des parties civiles, Stéphane Babonneau. « Si cette situation est due à un retard de prise en charge, ce serait un scandale », a-t-il ajouté.
L’avocat général a dit « regretter cette situation » et Béatrice Zavarro, l’avocate de M. Pelicot, a fustigé le manque de prise en charge médicale de son client. « On a été pris en otage pendant huit jours, car s’il avait été pris en charge dès le début, on n’en serait pas là », a-t-elle expliqué à l’audience.
M. Pelicot, accusé d’avoir drogué son épouse pendant dix ans pour la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet dans leur domicile conjugal de Mazan, dans le Vaucluse, est jugé depuis le 2 septembre à Avignon.
Une décennie de viols
Tout avait éclaté au grand jour après que M. Pelicot avait été interpellé en train de filmer sous les jupes de trois femmes dans un centre commercial de Carpentras (Vaucluse). C’est en fouillant dans son ordinateur que les enquêteurs avaient découvert cette décennie de viols, photographiés, filmés et minutieusement légendés et archivés par l’accusé.
A ses côtés, ce sont cinquante hommes, âgés de 26 à 74 ans, qui sont jugés à Avignon, pour la plupart poursuivis pour viols aggravés, des faits pour lesquels ils encourent vingt ans de réclusion criminelle.
Couvert par des médias du monde entier, devenu le symbole de la question des viols sous soumission chimique, ce procès des viols de Mazan est aussi pris en exemple par les mouvements féministes pour relancer le débat sur la question du consentement. M. Pelicot, accusé d’avoir pendant dix ans drogué son épouse pour la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet dans leur domicile conjugal du sud-est de la France (Mazan, Vaucluse), est jugé depuis le 2 septembre à Avignon.