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du Salon de l’agriculture aux commémorations du Débarquement, retour sur une campagne très française

by Marko Florentino
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Le deputé Pieyre-Alexandre Anglade (Renaissance), et les candidats aux élections européennes Jordan Bardella (Rassemblement national), et Valérie Hayer (Renaissance) au débat entre les huit principales têtes de liste organisé par BFM TV,  le 27 mai 2024.

Dans le camp présidentiel, l’événement a été vendu pendant des jours comme « le point de bascule » de la campagne des élections européennes. Ce jeudi 25 avril, Emmanuel Macron est de retour à la Sorbonne, sept ans après y avoir prononcé l’un des discours fondateurs de son premier quinquennat sur l’avenir de l’Union européenne. Sous les dorures du grand amphithéâtre, un parterre de ministres et de cadres de la majorité attend de le voir réenchanter l’idéal pro-européen et enfin allumer l’étincelle qui permettra à cette campagne de démarrer. La tête de liste de la majorité, Valérie Hayer, désignée par défaut deux mois plus tôt, souffre d’un cruel manque de notoriété, et seul le chef de l’Etat semble en mesure de donner du souffle à cette campagne des européennes.

Mais en cette veille de pont du 1er-Mai, les Français se passionnent pour un autre sujet : la vraie-fausse tentative de suicide du chanteur Kendji Girac. Sur BFM-TV, le visage du vainqueur de l’émission « The Voice » occupe l’un des recoins de l’écran pendant que le président de République disserte sur « l’Europe mortelle » ou « la réindustrialisation verte ». Avant que, dans les journaux du soir, la conférence de presse du procureur de Mont-de-Marsan sur les circonstances du drame éclipse en partie la prestation du chef de l’Etat.

L’irruption de ce fait divers ne serait qu’un exemple parmi d’autres de « faits d’actualité » ayant « entravé » cette campagne des européennes qui « n’a jamais pu réellement commencer », aux dires des dirigeants de la majorité présidentielle. Le prétexte semble surtout servir à cacher l’écueil auquel a fait face le camp présidentiel pendant ces trois longs mois de campagne : l’usure d’un chef d’Etat au pouvoir depuis plus de sept ans, sans majorité à l’Assemblée nationale et qui subit les événements. « Nous abordons ces élections avec beaucoup d’humilité », prévenait, dès le mois de février, l’Elysée, comme pour anticiper une déconvenue.

« Bardella, l’opposant universel qui ne dit rien »

Tout l’inverse de Jordan Bardella. Sûre de sa dynamique, la tête de liste du Rassemblement national (RN) se permet même de snober les premiers débats entre les candidats. Dès les prémices de la campagne, au Salon de l’agriculture, le 25 février, il met en scène sa popularité, à grands coups de selfies et de poignées de main, pendant que, la veille, le chef de l’Etat était accueilli sous les huées, avant d’être exfiltré en marge d’une violente bousculade entre forces de l’ordre et syndicalistes de la Coordination rurale. « Bardella, l’opposant universel qui ne dit rien et qui est le réceptacle de la colère », décrit le ministre chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot.

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