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Elisabeth Moss décroche son permis de tuer

by Marko Florentino
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Imogen Salter (Elisabeth Moss) dans la série « The Veil », créée par Steven Knight .

DISNEY+ – À LA DEMANDE – SÉRIE

Elisabeth Moss est une actrice formidable. (Re) voyez Mad Men sur MyCanal ou le long-métrage Her Smell (2019), d’Alex Ross Perry, sur UniversCiné, si vous avez besoin d’être convaincu. L’un des intérêts de The Veil est de dessiner les limites de ce talent.

Lire la chronique Pauses séries (en 2022) : Article réservé à nos abonnés De « Mad Men » à « Shining Girls », Elisabeth Moss, victime expiatoire du petit écran

Entamée sur un mode quasi réaliste, cette série d’espionnage, signée Steven Knight (Peaky Blinders), se métamorphose en un mélodrame paroxystique que les plus crédules ne parviendront pas à digérer. Et c’est à ce moment, au dernier épisode, que le constat s’impose : si engagée, si maîtresse de ses moyens que soit la comédienne, elle est impuissante face à des dialogues grandiloquents, à des situations défiant toute logique.

En attendant, on aura passé quelques moments plaisants en compagnie d’Imogen – le prénom que s’est choisi le personnage, agente du MI6 – chargée de convoyer Adilah El Idrissi (Yumna Marwan), soupçonnée d’être une dirigeante de l’organisation Etat islamique, du nord de la Syrie à Paris. Ce premier mouvement reste le plus réussi. De Homeland à No Man’s Land, le terrain est familier aux consommateurs de séries. Elisabeth Moss l’arpente avec énergie, proposant une version brutale, cynique et néanmoins élégante de l’espionne moderne, aussi prompte à dégainer son arme qu’à défier ses commanditaires.

Flash-back envahissants

Mais, déjà, le ver est dans le fruit. Le dialogue entre les deux femmes, la représentante de l’ordre et la présumée terroriste, se déchire en lambeaux incohérents, faute d’avoir dessiné rigoureusement les personnages. Les flash-back de plus en plus envahissants, qui dévoilent peu à peu les blessures intimes d’Imogen, réussissent à être à la fois convenus (on sait bien ce que c’est que d’avoir eu un papa agent secret dont la mort est entourée d’un voile impénétrable) et incongrus (on était chez John le Carré, on se retrouve dans Alias).

Quant à l’infrastructure géopolitique, elle est bâtie en dépit du bon sens. Malgré le Brexit, l’agente britannique ne rend jamais compte à sa hiérarchie, mais collabore étroitement avec la DGSE, dont l’un des agents, Malik Amar (Dali Benssalah), se trouve être son amant. Un temps, l’irruption d’un insupportable agent de la CIA sauve la mise. Max Peterson (Josh Charles) est une version contemporaine de l’Américain bien tranquille, plein de morgue et de mépris pour ses alliés. Ce personnage, que Josh Charles tire résolument du côté de la comédie, permet à Steven Knight, qui est britannique, de parsemer son dialogue de lieux communs antifrançais (les grèves, les 35 heures…) tout en se défaussant sur le Yankee mal dégrossi.

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