Les députés socialistes ont effectivement dénoncé mercredi l’élection du député du Rassemblement national Sébastien Chenu à la tête de la commission chargée d’apurer les comptes de l’Assemblée, grâce à l’apport de voix du camp présidentiel.
« Quelle honte ! Préférer le RN à un socialiste après le front républicain de juillet ? Vous êtes nés avant la honte, collègues », a réagi sur X le député Arthur Delaporte, porte-parole du groupe.
Sébastien Chenu a été élu mercredi président de cette commission face au député socialiste Philippe Brun. Après avoir bénéficié du vote en sa faveur du député MoDem Philippe Vigier et de la députée Horizons Félicie Girard, M. Chenu a obtenu cinq voix, comme M. Brun, et a été élu au bénéfice de l’âge.
« J’ai choisi le plus expérimenté. Il est normal que tous les groupes politiques aient des représentants à l’Assemblée », a justifié M. Vigier auprès de l’Agence France-Presse (AFP). « Qu’on ne vienne plus nous parler de front républicain ! », a déploré Philippe Brun sur X.
Au groupe Horizons, « on assume d’avoir donné une voix au RN ». En juillet « nous avions déploré que le RN n’ait aucun poste à responsabilité [au Palais-Bourbon]. C’est une chose d’écarter le RN de la gouvernance du pays, c’en est une autre de rejeter le RN du fonctionnement démocratique de l’Assemblée », a souligné l’entourage du président du groupe, Laurent Marcangeli.
M. Chenu a aussi profité de l’abstention du député des Pyrénées-Atlantiques, David Habib (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, LIOT). Interrogé par l’AFP, M. Habib a fait savoir qu’un député de son groupe, Christophe Naegelen, lui avait demandé de ne pas participer au vote en raison du refus du Parti socialiste de soutenir la candidate de LIOT pour la commission outre-mer, Estelle Youssouffa.
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